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Le lait maternel pourrait s'avérer efficace pour lutter contre le cancer

Une étude révèle qu'un composant du lait maternel, connu pour ses propriétés anti-inflammatoires, pourrait être utilisé comme agent thérapeutique pour des maladies. Bénéfique pour la santé des bébés, le lait maternel peut réduire des inflammations, tuer des agents pathogènes ou encore améliorer la santé du système immunitaire. Par conséquent, il est étudié pour lutter contre plusieurs maladies chez l'adulte, comme le cancer, les pathologies cardiaques, l'arthrite, ou encore le syndrome du côlon irritable.

S'«il est difficile de donner une composition exacte pour le lait humain, dans la mesure où il varie suivant les femmes et chez une même femme, suivant les caractéristiques génétiques, la durée de la gestation et le temps écoulé depuis l'accouchement, les techniques d'expression, de stockage et de dosage, peut-on lire sur le site de la Leache League, on sait qu'il est principalement composé d'eau, de lactose, de lipides, de molécules grasses et de sucres appelés "oligosaccharides du lait maternel" (HMO).

Une étude menée par Meghan Azad, professeure agrégée de pédiatrie et de santé infantile à l'Université canadienne de Manitoba, accompagnée de son équipe, révèle que ces HMO, connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires, pourraient être utilisés comme agents thérapeutiques pour certaines maladies. Il est notamment question de l'arthrite et de la sclérose en plaques, d'après une autre étude publiée en 2021. Elle révèle comment les HMO, testés sur des souris, ont permis de réduire le développement de l'athérosclérose, l'obstruction des artères qui conduit à une crise cardiaque et à un accident vasculaire cérébral.

« Jusqu'à il y a une quinzaine d'années », explique la professeure Meghan Azad, « on pensait que le lait maternel était en grande partie stérile. Mais les outils de séquençage génétique ont révélé qu'il contient une grande variété de bactéries ». Certaines, comme Bifidobacterium, qui se nourrit exclusivement d'HMO, en fait la candidate idéale en tant que probiotique. Il s'agit de suppléments bactériens vivants utilisés pour améliorer l'écosystème intestinal, voire potentiellement soulager les patients atteints du syndrome du côlon irritable. Mais les HMO ne sont pas les seuls composants du lait maternel à susciter l'intérêt. En 1995 déjà, des scientifiques ont découvert une molécule appelée HAMLET. Dans le cadre d'une expérience, ils avaient par hasard ajouté certains composants du lait maternel à des cellules cancéreuses, dans l'espoir de les voir se défendre contre les bactéries. Au lieu de cela, les cellules cancéreuses avaient été tuées par les molécules HAMLET. Depuis, une équipe de recherche dirigée par Catharina Svanborg évalue le potentiel de HAMLET comme traitement contre le cancer.

D'après les résultats d'une étude préliminaire publiée le 10 septembre dans la revue Cancer Medicine, un médicament développé à partir de HAMLET a permis de réduire de 88 % la taille de tumeurs chez des patients atteints d'un cancer de la vessie. Aucun effet secondaire n'a été constaté, hormis une gêne située au point d'injection. Les résultats obtenus chez des souris atteintes d'un cancer du cerveau et du côlon sont également prometteurs, conclut l'étude.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Cancer Medicine

NIH

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