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L'Univers est bien "spatialement plat"

Une équipe de scientifiques vient de réussir les mesures les plus précises jamais obtenues du rayonnement fossile émis par l'Univers peu de temps après le Big Bang, confirmant que l'Univers est "spatialement plat". Ces mesures ont été prises dans le cadre du projet Archeops, lors du vol d'une vingtaine d'heures, le 7 février, d'un ballon stratosphérique du Centre national d'études spatiales, depuis sa base de Kiruna (Suède), a annoncé jeudi le CNRS. Elles confirment que "l'Univers est spatialement plat, et apportent des précisions sur le contenu de l'Univers en matière ordinaire, en parfait accord avec la théorie du Big Bang", précise le communiqué. La mesure du rayonnement fossile, trace de ce Big Bang, est essentielle pour comprendre l'évolution de l'Univers : densité, taux d'expansion, âge... Les données ont été recueillies par un télescope doté de détecteurs très sensibles permettant des mesures à des températures proches du zéro absolu (0,1 kelvin). Ce télescope était suspendu sous une nacelle permettant de s'affranchir en grande partie du rayonnement parasite de l'atmosphère. L'expérience Archeops est conçue comme un prototype de l'instrument à haute fréquence qui équipera le futur satellite Planck de l'ESA (Agence spatiale européenne). Le satellite sera lancé en 2007 et permettra une cartographie complète de ce rayonnement fossile avec une sensibilité inégalée. "Le rayonnement fossile a été émis environ 300.000 ans après le Big Bang. A cette époque, l'Univers était constitué d'un gaz chaud (environ 3.000 kelvins) et homogène", a expliqué François-Xavier Désert, de l'Observatoire des sciences de l'Univers de Grenoble). La lumière émise par ce gaz (à une température proche de celle de la surface du Soleil) était donc visible avec une longueur d'onde de l'ordre du micron. Par suite de l'expansion de l'Univers, cette lumière a vu sa longueur d'onde augmenter jusqu'à être aujourd'hui proche du millimètre. Le fond du ciel apparaît donc comme le rayonnement d'ondes radio d'un corps noir à une température voisine de 3 kelvins (- 270° C). Les premières observations, en 1965, de ce rayonnement à une longueur d'onde voisine du centimètre sont dues à deux ingénieurs américains de Bell Telecom, Penzias et Wilson, ce qui leur a valu le prix Nobel en 1978. Le satellite de la NASA, Cobe, en 1992, a montré qu'il existait des variations relatives d'intensité de quelques millionièmes de l'intensité moyenne sur des échelles de quelques degrés. Aujourd'hui, Archeops permet, avec une précision inégalée, de confirmer que l'Univers est "spatialement plat à très grande échelle". Ce qui implique que la densité de matière-énergie contenue dans l'Univers est extrêmement proche de la valeur critique séparant un univers "ouvert" (spatialement infini) d'un univers "fermé". Une partie seulement (environ 5 %) de cette densité est due à la matière "ordinaire" (celle dont nous sommes faits et qui ne domine aucunement dans l'Univers), 25 % étant associé à d'autres formes "exotiques" de matière, d'une nature "encore inconnue, mais qui serait six fois plus dense", selon M. Désert. "Nos mesures confirment l'accélération de l'expansion de l'Univers, qui avait été mise en évidence par les observations utilisant certaines supernovae comme indicateurs de distance", ajoute M. Désert. L'équipe d'Archeops, à forte contribution française du CNRS et du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), réunit des scientifiques d'universités italiennes, américaines et britanniques.

AFP : http://fr.news.yahoo.com/021010/202/2sdpg.html

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