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L'ordinateur se plie aux gestes de son utilisateur

"Jusqu'à présent, c'est l'utilisateur qui devait solliciter la machine. Bientôt ce sera l'inverse : c'est l'ordinateur qui viendra vers vous pour interagir", explique Frédéric Kaplan. Le chercheur au laboratoire Craft de Lausanne sait de quoi il parle. Il a co-développé QB1, un ordinateur personnel robotisé qui identifie ses interlocuteurs et interagit avec eux par le geste. Le dispositif n'embarque en effet pas de clavier ni de souris mais des caméras 3D. Celles-ci utilisent des systèmes d'infrarouge pulsé qui identifient les contours d'une ou plusieurs personnes. Elles sont associées à des technologies développées en robotique et qui permettent à la machine de comprendre l'espace autour d'elle. "Nous utilisons des solutions que les développeurs d'interface ne maîtrisent pas, car elles sont propres à la recherche en robotique", poursuit le chercheur.

"Celle-ci s'interroge depuis longtemps sur les moyens de rendre la machine capable de percevoir son environnement et d'interagir avec un individu". L'intérêt avec QB1, c'est que c'est l'interface qui repère l'utilisateur et qui le sollicite. Ce, en lui proposant des actions qui correspondent à ses goûts ou habitudes. Pour les sélectionner, il suffit d'un geste. L'écran fonctionne en effet sur le principe de réalité augmentée : l'utilisateur se voit à l'écran comme s'il était face à un miroir. Un système de reconnaissance des visages permet d'afficher ensuite les icônes de choix en permanence autour de lui. Ce procédé permet de sélectionner facilement par le geste les boutons sur l'écran, ce quelle que soit sa localisation dans une pièce. En effet, l'interface est amovible et se tourne de manière à être toujours en face de son utilisateur.

"Notre but n'est pas de remplacer l'ordinateur personnel dans ses fonctions de base (rédaction de texte, réalisation de documents, recherches sur le web...) mais d'adapter celles qui ne nécessitent pas de s'asseoir derrière un bureau". Première application explorée : la musique. Le système identifie les habitudes d'écoute et propose ensuite plusieurs morceaux. L'utilisateur peut aussi baisser le son d'un geste tout en faisant autre chose. "Nous cherchons aussi à l'associer à d'autres systèmes qui font partie d'une habitation, comme une TV". L'interface pourra ainsi permettre le contrôle du poste de télévision. "Mais l'intérêt du QB1, ce n'est pas seulement sa capacité à rendre la maison 'intelligente'. C'est qu'il propose un rapport direct avec l'utilisateur".

Atelier

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