L'opposition grandit face au monopole sur le dépistage génétique du cancer du sein
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Les chercheurs français viennent de faire opposition à un second brevet sur un test de dépistage déposé par Myriad auprès de l'Office européen des brevets basé à Munich. Cette firme détient le monopole exclusif de ces tests. Elle exige donc que tous les laboratoires de la planète passent par son procédé et refuse qu'ils fassent les analyses avec les multiples stratégies d'analyse du gène, différentes de la leur, qu'ils ont eux-mêmes développées. Avec le risque à l'avenir d'obliger dans le monde entier toutes les femmes à susceptibilité génétique majeure vis-à-vis de ces redoutables affections de devoir payer d'importantes redevances (autour de 2 750 ?) pour la réalisation d'un premier test. Alors que les généticiens des centres spécialisés savent tout aussi bien le faire pour un coût trois fois moindre et une précision bien supérieure dans certains cas : le test américain serait entaché de 10 à 20 % d'erreurs, ont montré les experts de l'Institut Curie. Un cas d'école qui illustre à merveille les dangers des dérives mercantiles du marché de la génétique. Et qui devrait inciter les citoyens et les politiques à une plus grande vigilance vis-à-vis des directives européennes en matière de brevet. Deux des grands centres parisiens spécialistes du traitement du cancer, l'Institut Curie et l'Institut Gustave-Roussy, ainsi que l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) contestent conjointement ce deuxième brevet, comme ils l'ont déjà fait pour le précédent qui portait lui aussi sur une méthode permettant le diagnostic d'une prédisposition au cancer du sein et/ou de l'ovaire, associée à l'un des gènes de prédisposition à ce cancer, le gène BRCA1. Ces tests génétiques concernent 5 à 10 % de l'ensemble des cancers du sein, soit de 1 500 à 3 000 cas par an en France. Il arrive que trois ou quatre femmes d'une même famille, porteuses de la mutation génétique délétère, soient victimes, à un âge relativement jeune, de la forme héréditaire de la maladie. Ce débat autour du champ de brevetabilité du vivant est d'autant plus important que Myriad a déposé une demande de troisième brevet qui porte cette fois non plus sur le diagnostic du cancer du sein, mais sur toutes les futures applications thérapeutiques. C'est-à-dire sur tous les traitements qui pourraient découler de la connaissance de ce gène : thérapie génique, thérapie cellulaire, etc. Et ce alors que ce gène a été découvert grâce au travail de généticiens universitaires de nombreux pays et pas seulement de la seule entreprise Myriad. Si un tel monopole avait droit de cité, le coût des traitements des femmes atteintes d'une forme héréditaire de cancer du sein deviendrait rapidement inaccessible au plus grand nombre.
Figaro :
http://www.lefigaro.fr/sciences/20020225.FIG0121.html
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