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L'isolation qui venait du froid
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Comment enterrer les lignes à haute tension ? Pour répondre à cette question, EDF travaille sur une utilisation des matériaux supraconducteurs. Ces derniers ont la propriété physique de n'offrir aucune résistance électrique quand ils conduisent un courant. Tout d'abord destinés à des applications dans l'électronique, ils sont maintenant développés pour transporter le courant de haute tension. " L'idée est de réaliser un prototype d'une cinquantaine de mètres pour 2001 ", selon EDF. Ce prototype est construit en partenariat industriel entre EDF et Pirelli Câbles sur du courant de très haute tension de 225 000 volts tandis qu'Alcatel met en place à Jeumont (Nord) une unité de production de câbles supraconducteurs. Aux Etats-Unis, à Detroit, cinq gros câbles enterrés ont déjà été remplacés en zone urbaine par un câble utilisant les supraconducteurs refroidis artificiellement. L'utilisation de ces technologies comme vecteurs d'énergie offre un avantage énorme pour EDF. Aujourd'hui, 10 à 20 % de l'énergie transportée sur le réseau de distribution sont dissipés sous forme de chaleur le long des lignes (effet Joule). Alors que, sans résistance du conducteur, cette énergie perdue peut être conservée sur le réseau. Un gain immédiat pour le fournisseur, mais seulement si la technologie nécessaire pour refroidir les supraconducteurs n'est pas trop gourmande en énergie. Jusqu'ici, les recherches pour cryogéniser les supraconducteurs dans des applications industrielles se sont orientées vers l'azote liquide, un gaz largement disponible et dont la température critique est de - 196 °C ou 80 °Kelvin. Par ailleurs, l'introduction de ces nouvelles technologies obligera l'architecture physique du réseau de distribution d'électricité à être totalement modifiée. Ce ne sont plus des câbles classiques qu'il s'agira d'enterrer ou de suspendre dans les airs, mais bien un câble qu'on équipera de tout son long de moyens de refroidissement. En plus, de nouveaux moyens, jusque-là inconnus, pour contrôler les puissances sur les lignes sont apportés par des limiteurs supraconducteurs. " Le limiteur agit comme un superfusible en haute tension qui est en plus réarmable ", confie Pascal Tixador, chercheur au CNRS, qui travaille sur ce nouveau type de fonctions. D'aspect, un câble supraconducteur ressemble à ses congénères de la vieille garde technologique. Sauf que les matériaux supraconducteurs sont tressés en spirale et placés dans un flux sibérien d'azote liquide. De plus, en ajoutant une deuxième couche externe de supraconducteurs dans la structure du câble, celui-ci, quelle que soit la puissance circulant, ne dégage aucun champ magnétique. Un atout technologiquement séduisant pour ces fils à haute tension venus du froid.
Le Monde : http://www.lemonde.fr/article/0,2320,seq-2081-42515-MIA,00.html
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