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L'informatique sera-t-elle soluble dans l'internet ?

Puisqu'on peut, sur le Web, transmettre des messages électroniques, noter ses rendez-vous ou ses adresses, pourquoi ne pourrait-on pas créer des documents ou tenir ses comptes? Steve Ballmer, le numéro 2 de Microsoft, laisse entendre que son entreprise y songeait: "Nous aurons très certainement des services bureautiques basés sur le Web, il n'y a aucun doute là-dessus." Steve Ballmer précisait que Microsoft et les éditeurs de logiciels étaient désormais confrontés à une question quasi existentielle: les utilisateurs resteront-ils disposés à payer pour des programmes qu'ils installeront sur leurs disques durs ou accéderont-ils sur l'Internet à des services offrant les mêmes fonctionnalités? De fait, Microsoft répond à moitié. "Il ne s'agit pas de la transposition d'Office sur le Web, mais de l'utilisation en ligne de services liés à ce produit, précise Pascal Brier, responsable du département marketing de Microsoft France. Il n'est pas question, pour l'instant, de pouvoir créer un document sur le Web. En revanche, Sun Microsystems opte résolument pour cette deuxième option. Le fabricant d'équipements pour réseaux annonçait, en début de semaine, son intention d'offrir gratuitement sur le Web des services complets de traitement de texte et de tableur. Concrètement, il prévoit de lancer, au début de l'an 2000, un produit intitulé Star Portal, qui se veut la transposition en ligne des logiciels bureautiques de l'entreprise allemande Star Division, dont il vient de faire l'acquisition . Ainsi, Sun attaque frontalement le numéro 1 du logiciel. "Microsoft reste dans une informatique traditionnelle, commente le responsable de Sun. Notre approche est différente: nous cherchons à faire disparaître l'informatique. Avec le Web, on utilise des programmes de messagerie ou de base de données, mais on ne s'en rend pas compte. Les applications s'effacent au profit des services." La stratégie de Sun est partagée par AOL, le numéro 1 de l'accès à l'Internet, qui ambitionne aussi de proposer en ligne des applications qui ont traditionnellement leur place sur les disques durs. La logique est simple: rendre Microsoft inutile, les logiciels se transformant en services disponibles sur le Web.

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