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L'inflammation chronique favoriserait la plupart de nos maladies de "société"
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De récentes et passionnantes recherches scientifiques tendent à montrer que notre système immunitaire, dont le rôle majeur est d'organiser la défense contre les différentes agressions qui peuvent nous menacer, peut aussi, paradoxalement, contribuer à favoriser certaines des grandes maladies qui touchent nos sociétés modernes et notamment les maladies cardio-vasculaires, le cancer, le diabète et la maladie d' Alzheimer. Selon une nouvelle théorie qui ne cesse d'être confortée depuis quelques années, notre système immunitaire peut devenir trop réactif et, remplissant en quelque sorte trop bien son rôle, peut provoquer et entretenir des processus inflammatoires chroniques qui vont favoriser l'apparition et le développement des grandes pathologies tueuses, comme les maladies cardio-vasculaires et le cancer. "Aujourd'hui, il est difficile de trouver une spécialité médicale, une fonction ou un organe qui ne soient pas concerner par ces processus inflammatoires chroniques, qu'il s'agisse du coeur, des poumons, ou du cerveau" souligne Carl Nathan, Directeur du département d' immunologie à l'Université Cornell de New York. Cette théorie de l'inflammation chronique a provoqué une véritable explosions des recherches pharmacologiques et biochimiques pour trouver de nouveaux traitements contre nos grandes maladies de civilisation. A présent il est de plus en plus certain que les conséquences désastreuses de ces inflammations chroniques peuvent, dans un grand nombre de cas, être efficacement prévenues à l'aide de médicament relativement simples, comme l'aspirine, l'ibuprofène, les statines et plus récemment les "super-aspirines", comme le Celebrex, utilisé contre l'arthrite. Des études sont actuellement menées dans différentes villes américaines pour vérifier "sur le terrain" le pouvoir préventif des anti-inflammatoires en matière de maladies cardio-vasculaires mais aussi de cancers de la prostate et du colon. Le mois dernier la puissante association américaine du coeuret le Centre de prévention et de contrôle des maladies d'Atlanta ont conjointement recommandé au corps médical de généraliser les examensde mesure d'inflammation afin de mieux prévenir et traiter les maladies cardio-vasculaires. Les chercheurs pensent que ce rôle central de l'inflammation dans le développement est lié à l'évolution de notre espèce. Pendant des millions d'années les principales causes de mortalité ont été les maladies infectieuses et la sous-alimentation. Pour s'adapter et survivre pendant toute cette période , le génome humain, par le processus de la sélection naturelle, a favorisé l'expression des gènes qui nous donnaient les meilleurs chances de survie dans cet environnement. Mais en moins de deux siècles,un temps très bref par rapport à l'évolution humaine, cet environnement a radicalement changé : dans les pays développés la plupart des maladies infectieuses ont été vaincues et la famine chronique a été remplacée par une surabondance alimentaire. Mais notre génome et notre système immunitaire n'ont pas eu le temps de s'adapter à ce brusque changement de nos conditions de vie. C'est ce qui expliquerait pourquoi la réponse inflammatoire joue à présent un rôle aussi important dans le déclenchement des principales maladies de "civilisation", du cancer au maladies de coeur, en passant par Alzheimer, le diabète l'arthrite et les maladies auto-immunes. Une des preuves les plus évidentes de ce rôle central de l'inflammation a été la découverte, il y a quelques années, des causes réelles de l'ulcère de l'estomac qui est principalement provoqué par l'action d'une bactérie (hélicobacter). S'appuyant sur ces constatations et découvertes récentes, la plupart des scientifiques sont à présent convaincus qu'en généralisant l'usage précoce des nombreux anti-inflammatoires dont nous disposons il est possible de prévenir et de retarder très efficacement un grand nombre de maladies graves et invalidantes.
WP :
http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/articles/A13755-2003Feb15.html
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