L'impact sur le climat des incendies de forêt en Amazonie est largement sous-estimé
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Des chercheurs de l’Université anglaise de Lancaster ont montré que les émissions de CO2 consécutives aux feux de forêt en Amazonie seraient jusqu’à 4 fois plus élevées que ce qui était estimé jusqu’à présent. De plus, les observations de terrain indiquent que cette perte nette de carbone vers l’atmosphère met plusieurs décennies à se résorber. Des nouvelles peu engageantes quand on sait que l’Amazonie devrait continuer de s’assécher à mesure que le changement climatique s’accentue.
Ces travaux ont porté sur une région située dans la partie brésilienne de la forêt amazonienne, qui connaissait alors ses pires incendies depuis plusieurs décennies. La zone étudiée recouvre 6,5 millions d’hectares, dont 1 million est parti en fumée durant cet épisode.
Ces recherches ont montré que « les incendies incontrôlés qui se produisent dans les forêts tropicales humides lors des épisodes de sécheresses intenses sont une source importante mais mal quantifiée de dioxyde de carbone (CO2) pour l’atmosphère », selon l’auteur principal Kieran Withey. Rien que le million d’hectares ravagés par le feu sur le site d’étude a libéré près de 30 millions de tonnes de CO2 dans l’air, alors que cette surface ne représente que 0,7 % de celle du Brésil. Cela correspond à un déstockage de carbone équivalent à 6 % des émissions totales de CO2 du pays pour l’année 2014 ! Ces valeurs sont jusqu’à 4 fois supérieures aux estimations fournies jusqu’à présent par les bases de données globales.
Ces travaux ont également révélé que, même 30 ans après un incendie majeur, l’écosystème contenait toujours moins de carbone par rapport à ceux des environs qui n’ont pas été ravagés par le feu – un déficit moyen se chiffrant à 25 %.
« Avec les modèles climatiques prévoyant un avenir plus chaud et plus sec pour le bassin amazonien, les incendies de forêt vont probablement se généraliser », précise Erika Berenguer, auteure principale de la seconde étude. Ainsi, les incendies de grande ampleur et les émissions de CO2 associées risquent de devenir un sujet de préoccupation majeure des prochaines décennies. Il faut donc prendre ce dossier en compte de toute urgence dans les politiques climatiques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Climat
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