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L'imagerie spatiale au secours de l'Asie
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La coordination internationale pour venir en aide aux victimes ne se fait pas que sur le terrain mais également dans l'espace. Depuis le début de la crise, l'imagerie spatiale permet aux autorités et aux secours d'établir des cartographies essentielles des lieux de la catastrophe. La "Charte internationale des agences spatiales sur la gestion des catastrophes naturelles" a émergée de la conférence "UNISPACE III" à Vienne en juillet 1999. Créée l'année suivante, son objectif est de combiner les ressources des différentes agences spatiales - avec les satellites Spot 5 et 4, le satellite indien IRS, le canadien Radarsat, ou encore Envisat de l'Agence spatiale européenne - pour apporter une réponse immédiate à la gestion d'après catastrophe. Elle a déjà fait ses preuves lors de tremblements de terre au Salvador ou en Inde, lors d'inondations ou encore en cas de marée noire. C'est donc en toute logique qu'elle a été activée, à la demande de plusieurs organismes, dont l'Onu ou encore la Sécurité civile française, après le déferlement du tsunami, pour obtenir un tableau général des infrastructures touchées.
"Etant donné l'ampleur du phénomène, il a fallu mener des actions sur plusieurs pays à la fois" et créer trois zones : Inde, Indonésie et Sri Lanka, selon Eliane Cubero, du Centre national d'études spatiales (Cnes) de Toulouse, qui gère cette dernière zone. "Ce que nous demande la logistique, précise-t-elle, c'est d'avoir des cartes le plus à jour possible sur la région pour pouvoir intervenir sur le terrain, protéger les gens, c'est-à-dire essayer de trouver des emplacements libres pour installer des camps de fortune, savoir quelles routes il est possible d'emprunter et lesquelles sont obstruées".
Dès le lendemain du raz-de-marée, une société française d'assistance technique en ingénierie pour la gestion et la prévention des risques naturels, Géosciences Consultants (GSC), a également mis bénévolement à la disposition d'ONG et d'organismes internationaux des cartes de dommages potentiels pour aider les secours. GSC réalise actuellement des cartes "des zones potentiellement très submersibles" en Birmanie, "sur laquelle pèsent le soupçon de minimiser des pertes en vies". "On veut vérifier si avec l'imagerie spatiale on ne détecte pas des zones qui seraient largement plus endommagées que ce que veut bien prétendre le gouvernement birman", qui a annoncé 59 morts contre 90 selon l'Onu. L'imagerie spatiale, souligne-t-il enfin, est capitale pour les ONG dans la période post-crise de reconstruction, pour mieux déterminer "les zones contaminées par les eaux de mer polluées et ne pas les cultiver temporairement, pour savoir où aller chercher de l'eau et où ne pas aller en chercher..."
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