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L'imagerie cérébrale va permettre de scruter l'activité neuronale
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On n'est pas encore parvenu à visualiser la pensée humaine. Mais une équipe de chercheurs français (service hospitalier Frédéric-Joliot du Commissariat à l'énergie atomique, Orsay) et japonais (Centre de recherche sur le cerveau humain, université de Kyoto) vient de mettre au point une technique d'imagerie cérébrale très fine et très rapide permettant de visualiser certains des réseaux neuronaux impliqués dans ce processus : l'imagerie par résonance magnétique de diffusion de l'eau, ou IRMd.
Il s'agit d'une technique radicalement différente de celles utilisées pour la tomographie par émission de positons (PET Scan) et pour l'imagerie par résonance magnétique classique (IRM). Ainsi, la première donne, pour le cerveau, des images fonctionnelles de l'activité métabolique des tissus en suivant en leur sein la trace, par exemple, de molécules d'eau contenant de l'oxygène radioactif. La seconde permet, grâce à un puissant champ électromagnétique, d'obtenir des clichés anatomiques des tissus en fonction de l'eau qu'ils contiennent. En fait, ces deux procédés d'imagerie s'appuient sur la détection des variations de débit sanguin.
La nouvelle technique d'imagerie franco-japonaise est d'une tout autre nature. Elle s'attache à mesurer les mouvements aléatoires des molécules d'eau au sein des cellules du tissu cérébral. Or la structure et l'organisation géométrique de ce tissu influencent ces mouvements. En les décelant, l'IRMd révèle aussi bien l'activité des neurones que l'architecture fine du tissu neuronal. Ce nouveau procédé d'imagerie met en fait en évidence un phénomène naturel qui semble être directement impliqué dans le processus même de l'activation des neurones.
De plus, l'IRMd est beaucoup plus rapide que l'IRM classique."La différence est de 4 secondes, ce qui est énorme à l'échelle du fonctionnement cérébral, souligne Denis Le Bihan (CEA), premier signataire des travaux publiés par les PNAS. Si le cerveau travaillait à la vitesse des changements de débit sanguin, on se ferait écraser à chaque fois qu'on traverse la rue... Avec l'IRMd il semble, pour la première fois, que nous ayons accès à un paramètre direct de l'activation neuronale, le gonflement des neurones activés se produisant dès les premiers millièmes de seconde de l'activation."
"Nous espérons ainsi décupler la puissance de la méthode pour non seulement mieux voir les réseaux de régions activées dans les processus sensorimoteurs ou cognitifs, mais aussi remettre en question les principes de fonctionnement des neurones, souligne M. Le Bihan. Les propriétés physiques de l'eau semblent jouer un rôle déterminant qui a été négligé jusqu'à présent. Quant à savoir si nous allons "voir" la pensée humaine, mieux vaut parler de visualisation des réseaux neuronaux impliqués dans la "pensée" ou la sous-tendant. Tout le reste n'est que philosophie..."
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