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L'hyperthermie magnétique : un nouvel outil contre le cancer
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Des scientifiques russes de l'Université de St-Petersbourg travaillent sur un nouvel outil qui est en train de s'imposer dans la panoplie de lutte contre le cancer, "l'hyperthermie par fluide magnétique ». Cette technique prometteuse utilise les propriétés particulières des nanoparticules de ferrite de manganèse-zinc qui, sous l’effet d’un champ magnétique, vont chauffer, brûler les cellules cancéreuses mais tout en épargnant presque totalement les tissus sains. Cette nouvelle technique thérapeutique permet d'atteindre l’un des objectifs majeurs de la lutte contre le cancer : cibler toujours mieux les cellules tumorales en limitant toujours plus les effets secondaires.
Actuellement, il existe en effet de nombreux types de traitements des cancers avec différents niveaux d’efficacité mais aussi différents niveaux d'effets secondaires et indésirables. Dans la majorité des cas, le traitement a bien l'impact voulu sur les cellules cancéreuses, mais s'avère également nocif pour les tissus sains adjacents ou pour le corps dans son ensemble.
La technique consiste à introduire un gel à base de nanoparticules magnétiques dans une tumeur puis de l’exposer à un champ magnétique variable. Cela provoque le réchauffement des nanoparticules et conduit à la désactivation des cellules cancéreuses. Cependant, la majorité des matériaux pouvant être utilisés sont toxiques pour l'organisme : les particules continuent de chauffer à des températures relativement élevées, ce qui entraîne de graves dommages aux tissus sains.
Mais ces nouvelles nanoparticules sont spéciales : leur température peut être modifiée en fonction du champ magnétique. C’est la température de Curie ou « point de Curie », la température à laquelle une forte diminution de l'aimantation est observée : « lorsque la température de Curie est atteinte, les particules cessent d'être aussi sensibles au champ magnétique et leur échauffement s'arrête », explique Vasilii Balanov, étudiant à l'Université et l'un des auteurs de l’étude : « et lorsque la température redescend, les particules se remettent à se réchauffer ».
Ces nanoparticules permettent, par leur composition, de contrôler de façon fine la température nécessaire pour tuer les cellules cancéreuses, sans brûler les cellules saines environnantes. Les scientifiques ont de plus opté pour des ferrites dans lesquels le zinc et le manganèse interviennent dans une certaine proportion, de manière à n’avoir aucun effet toxique sur le corps. Ce bon rapport manganèse/zinc permet d’atteindre la température de Curie dans la plage de 40 à 60 degrés Celsius. Grâce à ce contrôle fin de la température, il devient possible de détruire les cellules cancéreuses avec un contact thermique à court terme qui épargne largement les tissus sains.
Il faut rappeler que, loin d’être une arme subsidiaire contre le cancer, l’hyperthermie, en synergie avec d’autres outils thérapeutiques, augmente sensiblement les chances de guérison pour les malades. Dans des études cliniques de phase III associant l’hyperthermie à la radiothérapie, la thermothérapie a permis d’augmenter les résultats à 2 ans du contrôle tumoral local de 12 % à 37 % chez des patients atteints d’un sarcome à haut risque, et de 28 % à 46 % chez ceux atteints d’un mélanome ; les taux de rémission complète de 38 % à 60 % pour les récidives de cancer du sein ; les taux de survie à 2 ans de 15 % à 31 % pour les glioblastomes, et la rémission complète de 57 % à 83 % dans le cancer du col de l’utérus avancé, par rapport à des patients traités par radiothérapie ou chimiothérapie seule.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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