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L'hyperglycémie liée à la maladie de Parkinson
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Le Laboratoire de recherche en neurobiologie cellulaire de l'Université du Québec à Trois-Rivières vient d'établir un lien étonnant entre l'hyperglycémie chez les personnes prédiabétiques ou diabétiques et le développement des maladies neurodégénératives, en particulier la maladie de Parkinson.
Des tests réalisés sur des souris dans le laboratoire dirigé par la professeure Maria-Grazia Martinoli démontrent en effet que l'hyperglycémie (ou taux de sucre sanguin trop élevé), induit la mort de certaines cellules du cerveau responsables de la coordination des mouvements.
Chez la plupart des gens, les excès de glucose consommés dans l'alimentation ne font pas de dégâts dans le cerveau parce que le pancréas sécrète suffisamment d'insuline pour stabiliser le taux de sucre dans l'organisme, explique la chercheuse. Toutefois, la situation est toute autre quand une personne contrôle mal son diabète ou se trouve en situation prédiabétique, dit-elle et que sa glycémie est constamment trop élevée.
Dans un rapport publié en 2010, Diabète Québec et l'Association canadienne du diabète expliquent que le prédiabète «est défini comme l'état d'une personne qui présente une glycémie élevée, mais pas aussi élevée que dans le cas d'un diabète de type 2.» Cette condition peut provenir d'une consommation élevée et fréquente de glucose, comme on en trouve dans les bonbons, biscuits et boissons gazeuses, par exemple, qui fatigue le pancréas, explique la professeure Martinoli.
À la longue survient «un syndrome qui s'appelle la résistance à l'insuline ou le prédiabète», dit-elle. «Le pancréas peut alors sécréter moins d'insuline; il peut sécréter une insuline qui fonctionne moins bien ou bien le récepteur qui doit capter l'insuline dans les muscles ou dans le foie ne veut plus prendre l'insuline. On appelle ça l'insulinorésistence. Cela fait en sorte que la glycémie reste élevée», résume-t-elle. Or, selon la professeure Martinoli, il vaut mieux ne jamais en arriver à ce stade. C'est que le glucose qui se trouve en trop grande quantité dans le sang «gruge littéralement les neurones», dit-elle et le dommage, quand il survient, est irréversible. Les cellules sensibles à ce stress oxydant sont les neurones dopaminergiques qui se trouvent dans la substance noire du mésencéphale. Quand les symptômes de la maladie de Parkinson apparaissent, au moins 60 % des neurones dopaminergiques sont déjà morts, signale la chercheuse.
Bonne nouvelle, toutefois, il est possible de prévenir ce grave problème. Dans le laboratoire de recherche en neurobiologie cellulaire que dirige Maria-Grazia Martinoli, un groupe de petites souris à qui ont été administrées de hautes doses de glucose a aussi reçu des doses physiologiques de quercétine et de sésamine. La quercétine est présente naturellement dans de nombreux végétaux, notamment les oignons, la pelure des pommes et le thé vert tandis que la sésamine se trouve dans les petites graines de sésame qui donnent bon goût au pain.
L'équipe du Laboratoire de recherche en neurobiologie cellulaire de l'UQTR a eu la bonne surprise de constater que ces substances ont offert une protection d'environ 20 % face au stress oxydant du glucose sur les neurones. «Ce n'est pas beaucoup, mais il faut dire que le stress était fort durant l'expérience», signale la professeure Martinoli. En revanche, elles ont offert une protection presque complète contre le stress nitrosant (les radicaux libres nitrites et nitrates induits aussi par un taux élevé de glucose), rapporte-t-elle.
Toutes les personnes dont la glycémie dépasse la limite supérieure normale pendant un temps ne développeront pas nécessairement la maladie de Parkinson, précise-t-elle. Le corps contient en effet des enzymes antioxydantes, comme la superoxyde dismutase, la catalase et la glutation peroxydase, qui protègent le cerveau. «Mais un taux élevé de glucose abaisse les défenses de ces antioxydants», prévient la chercheuse. De plus, en vieillissant, la présence de ces enzymes bénéfiques diminue.
«Vieillir, c'est s'oxyder», rappelle-t-elle. L'important, dit-elle, c'est de s'assurer que la glycémie soit en tout temps normale. La professeure Martinoli estime qu'il vaut mieux éviter la consommation de sucre, notamment dans les boissons gazeuses et autres produits extrêmement sucrés. «Il n'y a aucune raison non plus de manger un dessert à la fin de chaque repas, chaque jour», plaide-t-elle. «Dans le bon vieux temps, on ne mangeait du dessert que le dimanche.»
Actuellement, «les chiffres du diabète ont presque doublé au cours de la décennie écoulée et vont continuer à progresser. Si rien n'est fait, une personne sur trois sera diabétique ou prédiabétique d'ici la fin de cette décennie». prévient le rapport de Diabète Québec.
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