Vivant
- Santé, Médecine et Sciences du Vivant
- Biologie & Biochimie
L'excès de sucre augmente les risques de cancer
- Tweeter
-
-
0 avis :
On sait depuis longtemps que l'obésité constitue l'une des principales causes du diabète, une pathologie qui se traduit par l'impossibilité pour l'organisme de contrôler les niveaux de sucre dans le sang. Mais si des taux élevés de sucre dans le sang sont des signes biologiques en matière d'obésité et diabète, on sait également à présent, même si ce lien est beaucoup moins connu, que le diabète et l'obésité augmentent sensiblement les risques de cancer.
Concrètement, les patients diabétiques peuvent voir leurs risques de différents cancers (colons et pancréas notamment) doubler !
Sachant que dans certains pays européens, comme l'Espagne ou la Grande-Bretagne, l'obésité touche à présent un enfant sur six, on mesure mieux les conséquences médicales et sanitaires de cette « épidémie » d'obésité dans l'augmentation prévisible du nombre de nouveaux cas de cancer d'ici quelques décennies.
Il semble, selon les travaux réalisés par des chercheurs espagnols de l'université du roi Juan Carlos à Madrid, qu'un ou plusieurs gènes soient impliqués dans ce mécanisme qui relie obésité, diabète et cancer. Plus précisément, l'équipe du professeur Garcia Jimenez a étudié par quel mécanisme les cellules de l'intestin répondent aux sucres et au signaux du pancréas pour produire de l'insuline, l'hormone de régulation du niveau de sucre dans le sang.
Selon ces chercheurs, la production de GIP (peptide inhibiteur gastrique) par ces cellules intestinales est contrôlée par une protéine appelée ?-caténine, dont l'activité est strictement dépendante du taux de sucre dans le sang. Or, où les choses deviennent intéressantes, c'est que l'augmentation de l'activité de cette ?-caténine est observée lors du développement de nombreux cancers.
Comme le souligne le professeur Garcia, « Nous avons été surpris de constater que les changements dans le métabolisme causés par le sucre alimentaire avaient un impact sur le risque de cancer. Nous étudions un présent quels sont les autres composants alimentaires qui pourraient augmenter ce risque de cancer en utilisant ce mécanisme. »
Colin Goding, professeur d'oncologie à l'Université d'Oxford, souligne pour sa part que « nous ne savions pas jusqu'à présent par quel mécanisme le taux de glycémie élevé dans le diabète et l'obésité pouvait augmenter le risque de cancer. Cette étude identifie un mécanisme moléculaire clé par lequel l'hyperglycémie pourrait prédisposer au cancer. Elle ouvre la voie à de nouvelles thérapies visant à réduire le risque de cancer dans les populations obèses et diabétiques. »
Selon les estimations de l'Organisation Mondiale de la Santé, le diabète a causé 4,6 millions de décès en 2011. Dans le monde, 1 adulte sur 10 souffre de diabète. L'OMS rappelle également que plus de la moitié des décès prématurés dans le monde sont dus à des maladies non transmissibles (MNT), dont le cancer et le diabète. La communauté scientifique estime qu'au moins un tiers des principaux cancers pourraient être prévenus par quelques règles de vie simple, incluant notamment un régime alimentaire sain et une activité physique régulière.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Noter cet article :
Vous serez certainement intéressé par ces articles :
Repositionnement d'un médicament contre le cancer pour prévenir les lésions organiques dues aux maladies infectieuses
Il y a douze ans, des chercheurs en cancérologie de l'Université de Californie à San Diego ont identifié une molécule qui aide les cellules cancéreuses à survivre en faisant circuler des cellules ...
Un nouveau protocole très prometteur contre le cancer du col de l'utérus
C'est une avancée majeure contre le cancer du col de l'utérus : Des chercheurs du prestigieux Collège Universitaire de Londres (UCL) ont découvert un nouveau traitement qui réduit de 40 % le nombre ...
Vers un traitement préventif pour certains cancers du sein
Des chercheurs de Cambridge ont découvert un traitement préventif potentiel du cancer du sein, chez les femmes présentant des mutations des gènes BRCA1 et BRCA2. Si ce traitement s’avère efficace ...
Recommander cet article :
- Nombre de consultations : 142
- Publié dans : Biologie & Biochimie
- Partager :