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L'Europe menacée de refroidissement par le réchauffement climatique

Il risque de faire de plus en plus froid en Europe occidentale dans les décennies à venir à cause du réchauffement climatique, la fonte des glaces dans l'Arctique refroidissant actuellement l'océan Atlantique dont la chaleur exerce une influence importante sur le climat tempéré de l'Europe, ont annoncé des experts lors d'une conférence des Nations unies sur le réchauffement de la planète à Milan. Si les glaces du Groenland et de l'Arctique continuent à fondre à leur rythme actuel, les températures de l'Europe baisseront fortement après cinq décennies -ou plus- de hausse. Ce retournement pourrait entraîner des problèmes pour les régions qui, d'ici là, se seront adaptées à des conditions plus tropicales, ont précisé ces scientifiques et ces écologistes. "Pour atténuer la hausse et l'accélération de ce réchauffement, nous devrions prendre des mesures vraiment radicales, beaucoup plus importantes que celles proposées (par le protocole de Kyoto)", a expliqué vendredi Jonathan Bamber, de l'Université de Bristol. Selon M. Bamber, des flux croissants d'eau venus de l'Arctique pourraient déclencher un ralentissement ou une dérivation du Gulf Stream, le courant qui amène de l'eau chaude du Golfe du Mexique vers l'Atlantique Nord, réchauffant ainsi les eaux et le climat de l'Europe occidentale. M. Bamber a également affirmé que dans les cinq prochaines années, l'Europe risque de connaître des conditions de plus en plus dangereuses dans les Alpes. L'été dernier, pour la première fois, certaines parties du Cervin et du Mont-Blanc ont été interdites au public par crainte des chutes des pierres provoquées par la glace et la neige. Et pendant la vague de chaleur sans précédent qui a traversé l'Europe cet été, 10% des neiges éternelles des Alpes italiennes ont fondu, a annoncé Damiano Di Simine, président de la branche italienne de la Commission internationale pour la protection des Alpes. Selon lui, 1,5 milliard de mètres cubes d'eau a déjà été perdu, alors qu'il s'agit d'une ressource essentielle pour certaines cultures intensives du nord de l'Italie, comme le riz. "Chaque année, nous perdons beaucoup d'eau, entre 5 et 10 % de la glace alpine. Donc d'ici 20 ou 30 ans, nous risquons d'avoir tout perdu", a-t-il ajouté. Plus tôt cette semaine, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a publié un rapport affirmant que le réchauffement climatique menaçait certaines stations de ski, la fonte des neiges à basse altitude contraignant les sportifs à skier de plus en plus haut dans les montagnes. Malgré ce pronostic sinistre, Bill Hare, directeur de Greenpeace International chargé des problèmes de climat, a mentionné les efforts européens visant à réduire les émissions de gaz contribuant à l'effet de serre, ainsi que les progrès importants concernant l'application de politiques et de technologies susceptibles de ralentir le changement climatique. Le protocole de Kyoto appelle les pays à réduire les émissions de gaz contribuant à l'effet de serre qui contribuent fortement au réchauffement climatique. Les participants à la conférence de Milan débattent des risques de ne voir jamais aboutir ces recommandations parce que les Etats-Unis rejettent le protocole et que la Russie ne l'a pas ratifié. "Le problème le plus dur et le plus fondamental à surmonter actuellement, c'est les Etats-Unis", a souligné Bill Hare. "Et tant que les Etats-Unis n'auront pas bougé, les autres n'avanceront pas vite".

AP : http://fr.news.yahoo.com/031206/5/3j8gm.html

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