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L'étalement urbain double les risques de canicule

Depuis le mois d'août 2003, on sait que les villes sont beaucoup plus exposées aux canicules que les zones rurales. Le béton, le macadam et les toits qui absorbent l'énergie solaire, l'absence de végétation et d'évaporation ainsi que le dégagement de chaleur des moteurs automobiles contribuent à former ce que les spécialistes appellent des «îlots de chaleur urbains».

Le phénomène est surtout nocturne : la chaleur emmagasinée durant la journée est restituée au cours de la nuit. Les différences peuvent parfois être de grande ampleur. «Durant la canicule de 2003, la nuit, il y avait 8°C de moins dans le bois de Boulogne qu'au centre de Paris», rappelle Grégoire Pigeon, de Météo France.

Une étude américaine révèle toutefois que ce constat doit être affiné (Environmental Health Perspectives, octobre 2010). En effet, aux États-Unis, les villes ne sont pas toutes bâties sur le même modèle et ne sont donc pas toutes logées à la même enseigne. L'analyse et la comparaison des données de températures effectuées par l'équipe pilotée par Brian Stone, de l'Institut de technologie d'Atlanta, font ressortir de très grands contrastes. Ils ont ainsi découvert que le nombre de jours de très grosses chaleurs est deux fois plus important dans les villes dont les banlieues ont grignoté les zones rurales périphériques que dans celles qui sont restées à l'intérieur de leurs limites géographiques.

Dans 53 villes à fort étalement urbain, il y a chaque été en moyenne 14,8 jours de canicules de plus que dans les années 1950. En revanche, cette augmentation n'est que de 5,6 jours en moyenne dans les villes restées circonscrites à l'intérieur de leur territoire. La tendance est générale, quels que soient le type de climat des villes en question, le nombre d'habitants et le mode de développement.

Selon les différents scénarios avancés par le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, en 2060, par exemple, les températures estivales à Paris pourraient correspondre à celles du sud de l'Espagne aujourd'hui.

Paris et son agglomération qui connaissent un étalement urbain explosif devraient elles aussi adopter des mesures d'adaptation. En Ile-de-France, l'implantation de forêts et de maraîchage à la place des cultures céréalières actuelles, ou, dans la capitale, la pose de macadam réfléchissant. Le plan climat a tracé les grandes lignes.

Le jeu en vaut la chandelle. La seule équipe (le groupe Descartes) à avoir proposé des mesures concrètes pour limiter l'impact des canicules dans le cadre du «Grand Paris», a calculé que le fait d'implanter de nouvelles forêts en Ile-de-France pouvait faire diminuer la température à l'intérieur de la capitale de 2°C à 3°C ce qui permettrait de sauver de nombreuses vies de personnes fragiles en cas de fortes chaleurs.

NIEHS

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