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L'espérance de vie va-t-elle continuer à croître ?

L'immortalité n'est pas pour demain! Selon une poignée de scientifiques américains, l'espérance de vie qui avait spectaculairement augmenté au cours du siècle dernier ne devrait pratiquement plus dépasser les 85 ans promis aux enfants nés au début du XXIème siècle. «Les prévisions selon lesquelles l'homme pourra dorénavant vivre au moins centenaire ne sont par réalistes et ne correspondent pas au calcul du taux de mortalité», a ainsi déclaré le chercheur S. Jay Olshansky de l'Université de l'Illinois à Chicago, lors du congrès de l'Association américaine pour la promotion de la science (AAAS) qui a pris fin dimanche à San Francisco. «Nous savons que chez nous, beaucoup de gens vont vivre 85 ans et plus, mais tous les gens vivant aujourd'hui seront morts depuis longtemps lorsqu'on pourra espérer vivre 120, voire 150 ans, ce qui est loin d'être sûr», a-t-il ajouté. Selon lui, il n'existe aucune «potion magique, anti-oxydant, hormone, produit du génie génétique ou des biotechnologies, actuellement disponible, qui permette d'espérer vivre 120» ou plus comme l'ont déclaré certains. Leonard Hayflick, spécialiste du vieillissement de l'Université de Californie à San Francisco, s'est rallié à ce point de vue, qualifiant ces déclarations de «scandaleuses». «Une super-longévité est tout simplement impossible», a-t-il estimé. «Même si le cancer, les maladies cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux étaient éliminés, l'augmentation de l'espérance de vie n'excéderait pas quinze ans. Une fois ces maladies combattues, la vraie cause de notre mort apparaîtrait: le processus de vieillissement cellulaire». Le vieillissement, explique t-il, reflète la perte de certaines molécules, perte qui aboutit à rendre les gens «de plus en plus vulnérables aux maladies». Ce processus ne fait pas l'objet de nombreuses recherches, la plupart d'entre elles étant concentrées sur les maladies liées à l'âge, notamment les maladies cardio-vasculaires, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer et la maladie d'Alzheimer. Mère Nature a programmé les êtres humains pour qu'ils atteignent leur potentiel maximal à l'âge de 20 ans, de manière à assurer la reproduction et la survie de l'espèce, a ajouté Leonard Hayflick. Après celà, les humains «continuent à avancer pendant quelque quatre à cinq décennies supplémentaires» et c'est la longueur de ce parcours qui est déterminante pour la longévité. Un avis que ne partage pas Kaare Christensen de l'Université du Danemark, selon lequel l'avenir ne sera pas aussi triste que le prédisent Olshansky et Hayflick. «Les études menées en Suède, un pays où chaque citoyen est intégré au système de santé publique depuis deux siècles, soulignent que la limite supérieure de l'âge des plus vieux continue à augmenter. En France, la doyenne de l'humanité Jeanne Calment est morte en 1997 à 122 ans passés. Mais pour beaucoup, la longévité d'un individu ne reflète en rien l'espérance de vie d'une population toute entière. Une Américaine née en 1900 avait une espérance de vie de 48,9 ans, En 1995, elle approchait 79 ans. Cette limite progresse bien puisque le taux de mortalité a chuté de 1,5 % en France, de 1,2% au Japon, de 0,4% aux Etats-Unis, a déclaré Olshnasky. Mais si l'on effectue des projections de ces tendances, on aboutit à une espérance de vie de 85 ans en 2033 en France et en 2035 au Japon. Espérance de vie que les Américains n'atteindront qu'en 2182, selon le chercheur de Chicago.

Nouvel Obs :

http://quotidien.nouvelobs.com/sciences/20010219.FAP3922.html?0007

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