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L'électroporation révolutionne la cardiologie interventionnelle

À l’instar de Paris et Toulouse, Clermont-Ferrand est une des trois villes de France à compter deux établissements médicaux proposant l’électroporation pour traiter certaines formes d’arythmie cardiaque. En effet, fort de 15 ans d’expérience dans la prise en charge des tachycardies, les cardiologues du Pôle santé République se sont équipés de cette technique, comme le CHU de Clermont-Ferrand.

L'électroporation constitue une nouvelle avancée en cardiologie interventionnelle et s'inscrit dans une logique de développement au sein du sixième centre français de rythmologie interventionnelle (en termes de volume d'activité). Depuis le début de l’année, une vingtaine de patients ont déjà été traités avec succès au PSR par les quatre rythmologues de l’équipe Cardiologie République. « L’électroporation est principalement utilisée pour les patients souffrant de fibrillation auriculaire paroxystique », expliquent les docteurs Antoine Roux et François Philippot. Il s’agit de troubles du rythme cardiaque majoritairement de l’oreillette gauche, se manifestant par des palpitations, et/ou des essoufflements à l’effort ou au repos, de la fatigue… La fibrillation correspond schématiquement à des orages électriques.

C’est une pathologie invalidante avec des conséquences importantes car elle peut entraîner des complications telles qu’un AVC (Accident vasculaire cérébral) ou une insuffisance cardiaque. Il s’agit d’un trouble fréquent concernant majoritairement des personnes de plus de 65 ans mais aussi parfois de plus jeunes patients. En raison de nos modes de vie plus sédentaires, de notre alimentation et du vieillissement de la population, l’incidence de ces troubles du rythme cardiaque est en constante augmentation. Les autorités de santé ont évoqué le doublement du nombre de malades d’ici 2050.

Jusqu’en 2005 existaient des traitements médicaux mais jugés insatisfaisants. Puis sont apparues d’autres techniques telles que l’ablation de fibrillation auriculaire, autrement dit un traitement neutralisant les orages électriques responsables de cette arythmie. Soit par radiofréquence (chaud) soit par cryoablation (froid) grâce à une sonde introduite au niveau de l’aine par la veine fémorale.

Selon le même acheminement, l’électroporation, dont le premier essai sur l’homme a été réalisé en 2018 aux États-Unis, « vise à rendre inactif le tissu dans les zones responsables de l’arythmie grâce à un courant électrique à haute intensité », expliquent les cardiologues. Elle est réalisée sous anesthésie générale et l’intervention dure une quarantaine de minutes. Il s'agit du système Farapulse qui va diffuser un courant électrique de haute intensité sur les tissus responsables du trouble du rythme cardiaque. « L’amélioration est immédiate, il n’y a pas de douleurs postopératoires et le patient est hospitalisé une à deux nuits », précisent-ils. Autre avantage, la sécurité de cette technique, car il n’y a pas de risque de lésions des tissus et organes adjacents. Selon des études, l’efficacité de la technique, à 6 mois, est de 90 %.

Pour autant, l’équipe n’a pas abandonné les autres techniques, l’électroporation étant réservée à certaines arythmies et certains profils de patients. La radiofréquence reste le traitement de référence de la majorité des troubles du rythme cardiaque grâce à la cartographie indispensable. Dans les prochaines semaines, le PSR envisage même l’électroporation en ambulatoire.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

La Montagne

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