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L'ecstasy augmenterait le risque de maladie de Parkinson

Une équipe américaine vient de mettre en évidence les conséquences dramatiques pour le cerveau d'une seule prise d'ecstasy, la drogue des fêtes techno. Aujourd'hui, selon l'Observatoire des drogues, près de 6,7% des garçons âgés de dix-neuf ans en 2002 ont déjà consommé cette drogue. Pour évaluer les effets neurologiques de la prise un seul jour d'ecstasy (MDMA), George A. Ricaurte et son équipe des départements de neurologie et de psychiatrie de l'Université de médecine Johns Hopkins (Baltimore, Etats-Unis) ont décidé de délivrer à cinq primates par voie intramusculaire de l'ecstasy trois fois à trois heures d'intervalle, pour une dose totale équivalant à celle prise lors d'une soirée. Les résultats visibles de l'expérience sont pour le moins inquiétants : trois des singes ont, bien toléré la drogue; un a présenté des problèmes moteurs, si bien qu'il n'a pas pu recevoir la troisième dose, et un est mort d'une hyperthermie dans les heures ayant suivi la dernière injection. Les trois singes apparemment en forme ont bénéficié deux semaines après la prise d'ecstasy d'une exploration complète de deux principaux neurotransmetteurs cérébraux, la sérotonine (qui joue un rôle dans l'humeur) et la dopamine (impliquée dans les phénomènes moteurs et la maladie de Parkinson). Les observations des chercheurs sont sans appel: dans le cerveau des trois primates examinés, le taux de sérotonine a chuté respectivement de 27 %, 48 % et 40 %. Quant à celui de dopamine, il s'est littéralement effondré de 65 %, 77 % et 51 %, ce qui est considérable. L'originalité de ces travaux est qu'ils montrent l'impact massif de l'ecstasy pris un seul jour sur le système dopaminergique. Les atteintes des neurones sérotoninergiques sont en cause dans les troubles dépressifs. Alors que l'on sait qu'une altération des neurones dopaminergiques est à l'origine de la maladie de Parkinson. Par ailleurs, une fois lésé, le système dopaminergique ne récupère jamais complètement sa fonction initiale. Cette étude conclue que «l'usage de MDMA répété sur plusieurs heures augmente le risque de lésions du système dopaminergique dans le cerveau. Ces lésions, associées avec le déclin habituel de ce système avec l'âge, pourraient augmenter, plus tard dans la vie, le risque de survenue de la maladie de Parkinson.» Alan Leshner, directeur de l'Institut national sur l'abus de drogues aux Etats-Unis, estime lui qu'«on sait désormais que même une utilisation occasionnelle peut avoir des effets à long terme. Il faut adresser un message aux jeunes gens: ne faites pas d'expérience avec votre propre cerveau». Ce nouvel effets néfastes de l'ecstasy, caractérisé par l'augmentation du risque de Parkinson vient s'ajouter à ceux déjà révélés par l'Inserm, syndromes dépressifs, psychoses paranoïaques et troubles chroniques du sommeil. De quoi démystifier définitivement l'image de drogue "douce" de l'ecstasy chez les jeunes !

Science : http://www.sciencemag.org/cgi/content/summary/297/5590/2185b

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