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L’Ecotrain, une navette ferroviaire ultra-légère et autonome
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L'ambition est de développer une navette ferroviaire ultra-légère et autonome, adaptée à la fois au transport de passagers et au micro-fret, pour relancer des lignes rurales en déshérence. Le projet, baptisé Ecotrain, a été retenu parmi les cinq premiers lauréats de l'appel national à manifestation d'intérêt "Digitalisation et décarbonation des transports ferroviaires", dans le cadre du plan France 2030. A la clef : un accompagnement financier de 8 millions d'euros de l'Ademe. « Ecotrain est une solution sociétale et structurante pour redynamiser les territoires, conçue comme un vecteur de déploiement de la stratégie nationale bas carbone et de relocalisation industrielle », souligne Norbert Féraud, en charge de la recherche partenariale à l'IMT Mines d'Albi, qui assure la coordination scientifique du projet. Le compte à rebours est lancé.
Les premières navettes seront testées dès 2025 sur une ligne pilote d'une dizaine de kilomètres pour relier les trois communes tarnaises d'Albi, Puygouzon et Saint-Juery. Dans la foulée, une seconde liaison d'une cinquantaine de kilomètres devrait être mise en service en 2026 entre Agen et Auch, avant un déploiement à grande échelle. Le défi technologique est multiple et mobilise des partenaires aux compétences inter-disciplinaires : Socofer (construction et maintenance ferroviaires), Stratiforme (systèmes complexes composites), Clearsy (système sécuritaire certifié), Celad (développement de briques logicielles), Syntony (spécialiste de la navigation et du positionnement par radio), Arcadis (ingénierie et architecture système) et La Poste.
« Nous sommes partis d'un besoin sociétal pour dérouler un scenario, établir une feuille de route technologique, fédérer des entreprises et planifier la conduite du projet, de la R&D jusqu'au démonstrateur », explique Norbert Féraud. Le premier enjeu est un allègement du matériel roulant. Les navettes, pour une capacité d'emport de 30 passagers ou de 5 tonnes de marchandises en version micro-fret, pèseront à peine plus de 12 tonnes contre 50 tonnes pour un TER classique, grâce notamment à l'utilisation renforcée de matériaux composites dans la conception de la caisse (partie haute). « Nous avons fait le choix d'intégrer des fibres végétales (lin et chanvre) et des résines biosourcées. Le gain de poids passe aussi par l'utilisation d'un groupe moto-propulseur de moindre puissance (90 kW, contre 500 kW pour les autorails actuellement en service) », indique le coordinateur du projet.
L'alimentation se fera par batteries embarquées classiques. « Le projet intègre un volet spécifique de pilotage de la distribution énergétique à partir de petites centrales photovoltaïques implantées à proximité de stations de recharge, elles-mêmes localisées près des gares desservies », souligne Norbert Féraud.
Côté conduite autonome, Ecotrain mobilise des technologies d’automatisation évoluées en matière de détection d’obstacle et d’incident, de localisation et de navigation (captation par caméras et lidar, géolocalisation GNSS, solutions embarquées et systèmes au sol). Certaines briques technologiques seront empruntées à l'automobile et adaptées, précise l'IMT Mines d'Albi. Conçu comme une solution globale, Ecotrain ouvre par ailleurs la voie à de nouveaux axes de R&D, notamment en vue de développer de nouvelles infrastructures également plus légères. Le consortium initial pourrait s'enrichir prochainement d'acteurs académiques.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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