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L'attraction reste universelle, même à très courte distance
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Isaac Newton, pour le moment, a toujours raison. La loi de la gravitation universelle, qu'il a formulée il y a plus de trois siècles et qui décrit la force d'attraction entre deux corps, est valable même à une distance aussi petite qu'un dixième de millimètre. C'est ce qu'a réussi à vérifier une équipe du Département de physique de l'Université du Colorado, grâce à une méthode inédite. Les résultats ont été présentés dans la revue Nature du 27 février. Si les chercheurs avaient mis en défaut l'équation de Newton, ils auraient déclenché une révolution scientifique comparable à l'avènement de la théorie quantique ou de la relativité générale d'Einstein. Cette éventualité, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est pas si improbable que cela. En effet, une version de la «théorie des cordes» - la tentative la plus sérieuse à ce jour de réunir dans une même théorie les quatre forces de la nature, celle de gravitation, l'électromagnétique, la «forte» et la «faible» - prédit des effets gravifiques «anormaux» à petite distance. Et ces anomalies, si elles existent, ne se manifesteraient qu'à une distance inférieure à 108 micromètres, soit à peine plus d'un dixième de millimètre. Il n'est donc pas exclu que l'instrument inventé par les chercheurs, s'il est perfectionné, apporte le premier indice en faveur de ces étranges théories. Ou, au contraire, confirme dans les moindres détails la validité de l'équation de Newton. C'est d'ailleurs, selon un commentaire qui accompagne l'article de Nature, toute l'importance de cette expérience: elle offre à la science un nouvel instrument pour mettre la réalité à l'épreuve. Car mesurer la gravitation à petite échelle n'est pas simple. Ce n'est qu'en 2001 que des scientifiques sont parvenus pour la première fois à la détecter entre deux masses séparées de moins d'un millimètre. Pour porter la mesure à une échelle plus petite encore, les auteurs de l'article ont dû renoncer la balance ultra-précise, inventée voici deux siècles déjà par Henry Cavendish, qui mesure la force d'attraction entre de lourdes sphères métalliques. Ils ont utilisé des masses minuscules qu'ils ont fait osciller à haute fréquence pour les mettre à l'abri des perturbations extérieures.
Le Temps : http://www.letemps.ch/template/multimedia.asp?
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