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L'arrivée des puces-radio dans nos vêtements pourrait révolutionner la distribution
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Vos sous-vêtements pourraient bientôt parler. De petits émetteurs sans fil permettent de relier habits, rasoirs et autres objets de la vie courante à internet, créant un monde où les murs ont effectivement des oreilles. Selon des experts en marketing, cette technologie connue sous le nom d'identification par fréquence radio (RFID) pourrait révolutionner les techniques de vente en personnalisant les services et en améliorant la gestion des stocks. Mais les défenseurs des libertés individuelles estiment que ces émetteurs pourraient également nous propulser dans un monde digne de George Orwell, où les vendeurs et les forces de l'ordre pourraient contrôler le contenu de votre sac d'un coup de baguette magique... ou savoir que vous avez acheté vos sous-vêtements à 10 dollars en solde dans tel magasin. "Quand j'ai découvert ce système, je l'ai trouvé plus terrifiant que tout ce dont j'avais entendu parler auparavant", a déclaré Katherine Albrecht, une avocate spécialisée dans la défense des libertés individuelles. Egalement chercheuse à Harvard, elle a appelé au boycott des produits Benetton, la compagnie de textile italienne qui est en train de tester le système. Développé pour la première fois lors de la deuxième guerre mondiale pour aider les opérateurs radar à distinguer les avions alliés des ennemis, le marquage RFID est utilisé aujourd'hui pour suivre la progression des troupeaux, localiser les animaux perdus et permettre aux usagers des transports en commun de passer les portillons automatiques sans perdre de temps. Dans le magasin ouvert par Prada dans le quartier de SoHo à New York, des capteurs dans les murs des cabines d'essayage, permettent de savoir quels habits un client est en train d'essayer et d'indiquer si ceux-ci sont disponibles dans d'autres tailles, couleurs ou tissus. Le marqueur, de la taille d'une carte à jouer, coûte environ quatre dollars pièce, suffisamment cher pour qu'on l'enlève à la caisse pour le réutiliser, explique un vendeur. Dans un magasin où le moindre t-shirt peut coûter plus de 400 dollars, le marquage RFID est également un antivol efficace. Des entreprises comme Procter & Gamble et Nokia pensent utiliser le marquage RFID dans leurs produits pour mieux gérer le mouvement de leur marchandise entre l'usine et les points de vente. Le système permet également aux vendeurs de relier les informations sur un produit - son prix et le lieu de fabrication - avec la liste d'achats d'un client. Alors que les nouveaux marqueurs devraient rétrécir jusqu'à atteindre la taille d'un grain de riz et leur prix dégringoler, leurs partisans imaginent un avenir pas si lointain où les chemises sales expliqueront aux machines à laver à quelle température elles doivent être lavées, et où les réfrigérateurs passeront commande à l'épicerie quand il manque du lait. Un important casino de Las Vegas devrait équiper les uniformes de ses employés de ces marqueurs pour s'assurer que des voleurs ne s'introduisent pas près des tables de jeux en se déguisant en croupier, explique James Hall, directeur de la recherche du cabinet de conseil Adventure. "Nous entrons dans un monde que nous appelons la réalité en ligne", où chaque objet manufacturé est connecté à internet, a précisé Hall lors d'une récente conférence en Allemagne. Mais à une époque où les vendeurs suivent les consommateurs à la trace et compilent des informations sur leurs habitudes d'achat, le système RFID menace la vie privée, ont estimé des participants à la Computers, Freedom and Privacy conference, qui s'est déroulée la semaine dernière à New York. Selon eux, les magasins pourraient déterminer l'identité des acheteurs à partir des marqueurs de leurs habits, les voyeurs utiliser des scanners pour savoir quels sous-vêtements les femmes portent et les annonceurs pourraient choisir quelle publicité passer à la télévision en fonction des goûts du spectateur. Les pro-RFID affirment être conscients de ces inquiétudes. Simson Garfinkel, un avocat défenseur de la vie privée qui travaille avec le département AutoID du Massachusetts Institute of Technology (MIT), a proposé "une déclaration des droits du RFID" pour informer les consommateurs de la présence de ces marqueurs et qui leur donnerait le droit de les désactiver. Le département AutoID du MIT, soutenu par les industriels, fait également la promotion d'une technologie qui détruirait le marqueur à la caisse en lui envoyant une impulsion électrique. Benetton a également affirmé que s'il décidait d'utiliser le système, les clients pourraient désactiver le marqueur. "Les entreprises savent qu'elles ne tireront aucun bénéfice de cette technologie si elles essayent de l'imposer sans finesse", explique Mark Roberti, journaliste au RFID Journal, un site internet spécialisé. Mais cette bonne volonté pourrait ne pas suffire, affirme Katherine Albrecht, face à l'appétit des experts en marketing et des forces de police, aiguisé par l'immense quantité d'informations collectées par les marqueurs RFID. Selon elle, seule une loi peut réguler l'utilisation de cette technologie, ce que l'Etat du Massachusetts serait sur le point de faire.
Reuters : http://fr.news.yahoo.com/030409/85/350w2.html
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