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L'Arcep veut réguler et mutualiser le marché de la fibre optique

La fibre optique aiguise les appétits des fournisseurs d'accès Internet, mais inquiète l'Autorité de régulation des télécommunications (Arcep). Selon elle, un cadre juridique est nécessaire pour favoriser le déploiement de cette technologie haut débit et ne pas fausser le jeu de la concurrence. Les infrastructures sont financées par des acteurs différents : collectivités locales, France Télécom ou d'autres opérateurs. Si chaque fournisseur d'accès n'a pas accès à l'ensemble du réseau, des monopoles peuvent apparaître et léser le consommateur. Ce que rejette l'Arcep.

Pour éviter ces situations, elle invite les parties prenantes du déploiement de la fibre optique à « mutualiser » leurs efforts sous deux formes. Premier temps : mutualiser les fourreaux, ces gaines contenant la fibre, qui permettent de l'amener au pied des immeubles. Il est possible soit de passer par des conduites déjà existantes comme les égouts, soit d'utiliser le réseau déjà posé par les collectivités locales ou appartenant à France Télécom.

Deuxième temps : mutualiser la partie terminale, c'est-à-dire le raccordement de chaque logement. Le premier opérateur qui équipe l'immeuble ne doit pas être le seul à proposer des services très haut débit. Pour le moment, l'Arcep n'a aucune information sur ces deux points. Elle invite donc les opérateurs à clarifier leurs modalités d'accès aux fourreaux et aux dessertes d'immeubles à travers deux consultations publiques lancées avant cet été. Avec pour objectif d'ici 2012, 4 millions d'abonnés Internet bénéficiant d'une connexion de plus de 100 mégabits grâce à la fibre optique. Soit un tiers des abonnés acutels à l'ADSL.

Reste que le nouveau réseau va coûter très cher. France Telecom investirait 3 à 4,5 milliards d'euros d'ici 2012 affirme Les Echos. Iliad (Free) a pour sa part annoncé un montant de 1 milliard d'ici cinq ans. Neuf Cegetel prévoit de débourser 300 millions d'euros d'ici 2009 mais a racheté deux fournisseurs d'accès sur fibre optique, Erenis à Paris et Mediafibre à Pau. En tout, le montant de la facture atteindrait 30 milliards d'euros pour couvrir l'ensemble du territoire français.

Pour engager de telles sommes, encore faut-il que les opérateurs aient un retour sur investissement conséquent. Une chose est sûre, les clients devront payer quelques euros de plus pour leur abonnement. Une hausse des tarifs, qui pour être acceptée, devra aller de pair avec un enrichissement des contenus offerts. Et là, rien n'est moins sûr comme l'indique Paul Champsaur, président de l'Arcep. D'après lui, « il existe pour les opérateurs télécoms qui vont investir dans la fibre optique un vrai problème d'accès aux contenus. »

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