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Les journaux cherchent le moyen de faire payer leur contenu

Le modèle fondé sur la gratuité des contenus d'information sur Internet, qui a largement prévalu jusque-là, a-t-il vécu ? Les éditeurs de presse songent en tout cas à revenir à une forme de paiement pour les internautes.

Début février, le directeur du quotidien américain New York Times a déclaré qu'il y avait "une discussion animée et très sérieuse au sein du Times sur la manière d'obliger le consommateur à payer pour ce que nous produisons". C'est un changement de cap pour le premier site d'information mondial (20 millions de visiteurs uniques par mois). C'est un retour en arrière dans la mesure où il avait renoncé, en septembre 2007, à faire payer l'accès à une partie de ses contenus, comptant sur la seule publicité pour se financer.En Europe, le groupe Roularta, a annoncé le 17 mars que L'Express allait lancer cette année un site payant proposant des exclusivités, des archives et des dossiers.

Ce changement de pied de la part des éditeurs est dû au fait que les recettes publicitaires n'ont pas tenu leurs promesses. Pour un journal, la publicité drainée par le Web ne représente que 10 à 20 % du chiffre d'affaires de la publicité sur le papier. Autrement dit, quinze ans après l'apparition d'Internet, le moment où un site sera capable de financer une rédaction comparable à celle d'un journal papier reste encore très lointain. La crise n'a pas arrangé les choses en faisant chuter les recettes publicitaires. Le modèle économique d'Internet du début des années 2000, qui consistait à miser sur une audience maximum grâce à la gratuité afin d'engranger des recettes publicitaires, est sérieusement remis en question.

Les éditeurs constatent aujourd'hui qu'ils ont du mal à monétiser l'audience de leur site. Le secteur est d'autant plus inquiet que les rares journaux qui se sont essayés au modèle payant, comme El Pais, ont été obligés de faire machine arrière. De leur côté, les sites payants comme Médiapart, n'ont pas fait la preuve de la viabilité à long terme. Fabrice Boé, président de Prisma, résume la situation : "Nos marques n'ont jamais été si fortes. Prisma a cinq sites qui attirent plus d'un million de visiteurs. Il nous faut trouver les moyens de monétiser cette audience."

L'une des solutions consiste à s'appuyer sur sa marque pour développer des solutions d'e-commerce. Le groupe Lagardère a signé ainsi un accord avec Sumitomo, un des leaders commerce sur Internet au Japon. "Nous partons du constat que nos marques font acheter", explique Jullien Billot, directeur numérique de Largardère Active. Le magazine Elle vendait déjà des produits à travers Elle Passions. Le Web a renforcé son pouvoir de prescription. "On considère nos magazines comme des marques et on étend le contrat de lecture, qui devient un contrat de marque", souligne Fabrice Plaquevent, responsable des licences. Lagardère envisage de vendre des produits et des services, comme du coaching minceur, autour des marques Psychologies et Doctissimo. Prisma n'est pas en reste et propose des voyages sur le site de Femme actuelle.

Le commerce sur Internet obéit à ce qu'on appelle le phénomène de la longue traîne (long tail). Contrairement aux règles habituelles du marketing, où 20 % des produits représentent 80 % du chiffre d'affaires, le produit rare trouve toujours preneur. Les éditeurs de quotidien pourraient ainsi vendre une archive particulièrement rare, une analyse ou une étude très pointue. La difficulté vient du mode de paiement. "On n'a pas encore d'outil de paiement simple sur le Web", déplore Philippe Janet, PDG du Monde interactif. Les systèmes comme Paypal demandent l'ouverture d'un compte et sont compliqués à utiliser.

Autre difficulté : amener l'internaute vers un système payant. " La génération des "Internet natives" a été éduquée à la gratuité, note Loic Guilloux, éditeur du pôle féminin chez Prisma. C'est peut-être la première fois que le paiement est considéré comme l'exception." Certains sites, comme ceux du Monde et des Echos, ont mis en place des systèmes hybride, avec une zone gratuite et une zone "premium" accessible sur abonnement. Le Financial Times a fondé son modèle sur la fréquentation : au-delà de 30 articles consultés par mois, l'accès est payant. "

L'Arcep réunissait mardi 7 avril les différents acteurs de la fibre optique, en présence de la secrétaire d'Etat au numérique Nathalie Kosciusko-Morizet. Une "réunion d'étape", alors que les opérateurs télécoms traînent les pieds pour investir les sommes nécessaires au déploiement de réseaux de fibre. A cette occasion, l'Arcep a présenté son tableau de bord du très haut débit (fibre optique jusqu'à l'abonné ou FTTH et fibre optique avec terminaison par câble).

Au 31 décembre 2008 et après plus de deux ans de travaux, 3 à 4,5 millions de foyers se trouvent à proximité d'un réseau fibre optique, dans une quarantaine de villes ou d'agglomérations. France Télécom affiche le parc le plus important, avec une quarantaine de communes, dont une dizaine en province.

Vient ensuite Numericable, qui a commencé à remplacer ses câbles par de la fibre dans une trentaine de villes ou agglomérations. Enfin, SFR et Free se cantonnent pour l'instant aux zones où ils "ont pu trouver des alternatives aux infrastructures de génie civil de France Télécom", indique l'Arcep, évoquant les égouts de Paris. En juillet 2008, le régulateur avait forcé l'opérateur historique à permettre à ses concurrents d'accéder à ses infrastructures.

Les opérateurs alternatifs ont commencé à le faire, indique l'Arcep, en déployant 300 km de fibre. Si les réseaux restent limités, le raccordement des immeubles est encore moins avancé. Seuls 20 500 immeubles, soit potentiellement 550 000 foyers, sont raccordés par un opérateur au moins. Et 170 000 foyers sont effectivement abonnés en très haut débit, dont 130 000 avec terminaison en câble et 40 000 en fibre jusqu'au foyer (FTTH)

LM

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