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ITER : signature de l'accord de coopération
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Le programme international de fusion thermonucléaire Iter a franchi le 21 novembre une étape très importante de sa réalisation avec la signature à Paris de l'accord international fixant le cadre juridique et financier de la coopération entre les sept partenaires internationaux. La cérémonie de signature a eu lieu à l'Elysée après une allocution du président Chirac.
Cet accord parachève l'accord politique signé le 28 juin 2005 entre l'Europe, les Etats-Unis, la Russie, le Japon, la Chine, et la Corée du Sud auxquels s'est jointe en décembre 2005 l'Inde, au bout de plusieurs années de difficiles négociations, notamment sur le lieu d'implantation du futur réacteur.
Pour certains partenaires, l'accord devra encore être ratifié par les parlements nationaux dans les six mois, mais désormais le programme va "sortir du virtuel" pour exister financièrement et juridiquement, souligne une source proche du dossier.
Après l'installation ces derniers mois des multiples structures tant nationales qu'internationales chargées de la mise en place du projet, désormais "on entre dans le vif du sujet". La construction du réacteur prendra dix ans et sa mise en exploitation est attendue pour 2018.
Le programme Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor) doit permettre des recherches sur la fusion nucléaire, une solution de rechange à la fission, en visant à reproduire ce qui se passe au coeur du soleil. Les scientifiques se donnent 40 ans pour aboutir à une production industrielle, soit à la fin programmée des réserves pétrolières dans le monde.
Cela suppose de parvenir à rapprocher suffisamment deux noyaux atomiques d'hydrogène qui, parce qu'ils sont chargés positivement, se repoussent. Un important apport en énergie est donc nécessaire : il faut notamment atteindre des températures très élevées, de l'ordre de 100 millions de degrés. Si elle était enfin maîtrisée, la fusion permettrait de produire une énergie considérable -un kilogramme de combustible produirait l'équivalent de 10 millions de litres de pétrole, à partir de matières premières abondantes : le deutérium et le lithium sont présents dans l'eau.
Un litre d'eau de mer pourrait ainsi générer une énergie équivalente à celle d'un litre de pétrole. La perspective est alléchante, alors que s'épuisent les réserves en pétrole et que la population mondiale atteindra 9 milliards d'habitants en 2050. Ses promoteurs soulignent par ailleurs que la fusion ne produit pas de gaz à eefet de serre et que ses déchets radioactifs ont une durée de vie plus courte que ceux issus des centrales nucléaires classiques.
Fer de lance du programme, l'agence Iter international, présidée par le Japonais Kaname Ikeda, a déjà pris ses quartiers à Cadarache (Bouches du Rhône), lieu d'implantation du futur réacteur où une soixantaine de scientifiques - sur le millier attendu à terme - sont déjà à pied d'oeuvre dans des locaux provisoires.
Le site, au milieu de la garrigue à une centaine de kilomètres de Marseille, sera défriché au premier trimestre prochain et les travaux de réacteur commenceront courant 2008.
Il faudra auparavant aménager une route capable d'accueillir les énormes pièces du réacteur, construites un peu partout dans le monde et qui seront acheminées depuis le port de Marseille jusqu'à Cadarache.
Mais hormis pour des aménagements locaux, comme la construction de bâtiments et de zones d'activités dont la Provence espère la création de quelque 1.500 emplois (sur environ 3.000 en France, directs et indirects), la majeure partie des appels d'offres ne seront pas lancés avant l'année prochaine.
Les USA, la Russie, le Japon, la Chine et la Corée du Sud assumeront chacun 10 % du projet. L'arrivée de l'Inde permettra aux partenaires de disposer en outre d'une réserve stratégique de 500 millions d'euros. Sur le coût de 10 milliards d'euros, 4,6 mds sont prévus pour la construction du réacteur. 4,8 mds financeront l'exploitation pendant au moins 20 ans.
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