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Innorobo : du robot de compagnie au robot co-équipier

L'industrie française est en retard pour s'équiper en robots. Notre pays en compte 34.000 quand l'Allemagne, modèle tellement vanté, en totalise 150.000 et l'Italie 64.000. L'opération « robotlocaliser », lancée en 2005 par le Syndicat des entreprises de technologie de production (Symop), se poursuit avec l'ambition de montrer que les robots sont un moyen de lutter contre la délocalisation par les gains de productivité générés.

Au-delà du coût de tels automates -des réflexions sont d'ailleurs en cours avec le ministère de l'Industrie pour mettre en place des aides financières -, il faut vaincre certaines réticences des partenaires sociaux, entre autres. A ce propos, la robotique de service (à usage domestique, médicale, mobilité...) qui, beaucoup plus populaire, a tenu son deuxième sommet Innorobo à Lyon du 14 au 16 mars à l'initiative de Syrobo (fédération professionnelle), est susceptible de faire avancer les mentalités. «Nous sommes conscients qu'il existe des convergences sur un certain nombre d'applications. Ces deux univers peuvent se nourrir et s'enrichir mutuellement et nous donner accès à des outils améliorant encore la sécurité et réduisant la fatigabilité de certaines tâches», atteste Vincent Schramm, directeur général du Symop. Il en va ainsi pour les exosquelettes, structures externes au corps réduisant ou remplaçant l'effort musculaire. Dans ce registre, le groupe français RB3D a présenté, à Innorobo, Hercule, un prototype de jambes à enfiler pour démultiplier les capacités de l'être humain à transporter jusqu'à 100 kilos sans effort : le poids est porté par le robot et non les muscles.

La passerelle avec le monde professionnel est évidente eu égard à la prévention des troubles musculo-squelettiques, un des maux du siècle. Par ailleurs, la notion de « cobotique » ou robotique «collaborative» selon laquelle le robot devient co-équipier, intéresse également la robotique industrielle. En la matière Kibo-kist, spécimen humanoïde sud-coréen, a effectué à l'occasion d'Innorobo son premier voyage hors de son pays. Mesurant 1,20 mètre et pesant 43 kilos, cet assistant de vie est conçu pour interagir avec l'humain tout en exprimant dix émotions. De nationalité britannique, Robothespian est, lui aussi, un robot humanoïde, grandeur nature, programmé pour l'interaction humaine et le divertissement.

Au total, une centaine de robots de quatorze nationalités différentes -la moitié d'entre eux n'a encore jamais été présentée en Europe – ont fait leur show au Palais des congrès de Lyon. En amont, «nous avons amplifié nos relations avec les centres de recherche comme le GDR qui regroupe une soixantaine de laboratoires, le CEA et avec les écoles. Par exemple l'Ecole supérieure de physique, chimie et électronique de Lyon a pris un stand et ouvrira à la prochaine rentrée une formation à la robotique», se réjouit Bruno Bonnell, président de Syrobo et fondateur de Robopolis devenu premier distributeur européen de robots de service (aspirateurs, tondeuses... autonomes ). Dynamique, ce marché qui pèse aujourd'hui 3,5 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros) à l'échelle planétaire, devrait atteindre les 100 milliards de dollars en 2020 selon l'International Fédération of Robotics.

Les Echos

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