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Les inconnues de l'internet mobile en Europe
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A l'heure où les opérateurs mobiles américains lancent leurs premières offres d'accès internet permanent sur téléphone portable, leurs homologues européens tirent un bilan morose des services d'échanges de données qu'ils proposent depuis plusieurs années sans parvenir à atteindre la rentabilité. De la Suède à l'Espagne, les opérateurs européens refusent de révéler ce que représente ce segment dans leurs chiffres d'affaires, mais des experts estiment qu'il représente environ 1% du C.A. des acteurs même les plus dynamiques, comme Vodafone. Les grands opérateurs américains se lancent en même temps sur ce nouveau marché. Sprint PCS a choisi de prendre le risque de construire un réseau sans fil à haut débit sur tout le territoire des Etats-Unis. Ses concurrents Verizon Wireless et AT&T Wireless Services ont préféré tester d'abord leurs services dans les grandes villes du pays. Au vu des résultats des efforts de leurs collègues européens, la prudence reste de mise. L'opérateur britannique MMO2, filiale mobile de British Telecommunications, est un des rares opérateurs à accepter de révéler ses chiffres d'abonnés: 70.000 au total pour son réseau GPRS (General Packet Radio System) avec une croissance de 10.000 nouveaux clients par mois. Une goutte d'eau parmi ses 11,17 millions de clients au total. Cet échec commercial des services de navigation sur internet et de courrier électronique sur téléphones mobiles a d'autant plus surpris que l'Europe est la terre d'élection des communications sans fil et des services d'échange de données de première génération, comme les messages SMS (short message service) qui représentent 10 à 15% des revenus des opérateurs. Les SMS constituent une source de bénéfices faciles pour les opérateurs dans la mesure où ces messages textuels courts, adoptés d'abord par leurs jeunes abonnés puis généralisés à toute la population, ne prennent que très peu de bande passante par rapport aux appels vocaux. Le succès du SMS reste toutefois l'arbre qui cache la forêt des échecs commerciaux de services plus évolués. La palme du raté le plus retentissant revient sans conteste au WAP (pour Wireless Application Protocol), un langage de programmation dérivé du HTML (hypertext mark-up language) utilisé sur le web et qui permet la conception de pages web consultables sur de petits écrans monochromes comme celui d'un téléphone mobile. Lancé à grand renfort de publicité il y a quatre ans, le WAP n'a toujours pas trouvé son public, même lorsqu'il a été porté sur des réseaux rapides comme celui de MMO2. "Le problème du manque de contenus attractifs demeure", souligne Dion Price, analyste spécialiste du secteur chez le consultant britannique de télécommunications MobileStreams. Devant le risque grandissant de nouveau flop commercial, les opérateurs comptent adapter les réussites actuelles sur les nouveaux réseaux en proposant par exemple l'envoi de messages textes accompagnés de photos, moyennant un tarif plus élevé que pour un simple SMS. Lancé au Japon il y a 18 mois, le MMS (multimedia messaging service) y rencontre un franc succès. Sur les 12 millions d'abonnés de l'opérateur nippon J-Phone, 5,4 millions possèdent un téléphone avec caméra intégrée. Mais il est trop tôt pour prédire le sort commercial des messages avec photo. Les responsables du secteur s'accordent juste à dire que ce service n'aura pas d'impact majeur en Europe cette année. Autre service sur lequel reposent les espoirs de profits, le courrier électronique, transmis directement sur votre téléphone mobile ou sur un assistant personnel, sans parler des nouveaux "smart phones" qui combinent ces deux fonctions en un seul appareil. Là encore, le succès tarde toutefois à arriver. Les interrogations du marché demeurent donc entières et ne sont pas près de trouver de réponse. Une nouvelle évolution des réseaux, afin de passer à la fameuse "troisième génération" (3G), est prévue dans les deux ans à venir en Europe.
Reuters : http://fr.news.yahoo.com/020808/85/2pgik.html
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