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Inauguration d'un outil de recherche exceptionnel : l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière
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Le 24 septembre 2010, l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière - ICM, a enfin été inauguré sur le site de la Pitié-Salpêtrière. Le projet de l'Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, né il y a sept ans, est, à ce jour, une réalité.
Cet institut de recherche, dont le bâtiment a été conçu par l'architecte Jean-Michel Wilmotte, dispose de 22 000m2 de laboratoires et de services techniques. Equipé de quatre IRM dont deux 3 Tesla, une 7 Tesla, une 11.7 Tesla, doté d'un Centre de Ressources Biologiques considérable (cérébrothèque, sérothèque, cohortes), de plateformes techniques de très haute performance (génotypage, biologie moléculaire etc...) et d'un Centre d'Investigation Clinique, l'ICM est un projet ambitieux qui représente 68 millions d'euros d'investissements. 600 chercheurs français et internationaux, ingénieurs et techniciens, recrutés selon un cahier des charges très rigoureux, travailleront en permanence sur le site.
L'ICM répond à un enjeu majeur du XXIe siècle : savoir réparer les lésions du cerveau et de la moelle épinière. En effet, ce siècle sera celui des maladies neurologiques. Aujourd'hui les maladies neurologiques et psychiatriques touchent 1 personne sur 8. Demain ce pourcentage augmentera encore en raison du vieillissement de la population : une fille sur deux qui naît aujourd'hui sera centenaire. De nos jours, la médecine soulage, guérit parfois ; demain il faudra traiter la cause et non la conséquence de ces lésions du système nerveux. L'ICM s'engage donc dans cette voie.
Cet Institut, basé sur le maître mot « excellence », est révolutionnaire sur le plan scientifique : le but n'est pas uniquement de faire de la recherche 'verticale' par pathologie (la sclérose en plaques, la maladie d'Alzheimer, etc...), mais également et surtout, de développer une recherche 'transversale' sur l'ensemble des lésions dégénératives et traumatiques du cerveau et de la moelle épinière. Institut unique, l'ICM regroupera dans un même lieu les malades, les chercheurs et les médecins et permettra à la fois la recherche clinique et la recherche fondamentale, dans le respect des lois éthiques, afin que le 'retour' entre le patient et le médicament soit le plus court possible.
Une fontaine de jouvence neuronale ?
Sera-t-il un jour possible de commander dans le cerveau la production de nouveax neurones et de restaurer les capacités cognitives altérées par le vieillissement ? Peut-être, si l'on en croit Andrew Pieper et ses collègues de l'Université de Dallas et d'Atlanta qui pensent avoir trouvé un composé, nommé P7C3, doté de propriétés intéressantes.
Le composé aurait la capacité de relancer la synthèse de nouveaux neurones dans une aire du cerveau (le gyrus denté) de souris ayant perdu cette capacité de régénération à cause de mutations génétiques créées en laboratoire. De telles souris sont incapables d'apprendre et ont de graves retards cognitifs. La substance isolée restaure à la fois la production de neurones dans leur gyrus denté, et les capacités d'apprentissage.
La molécule régénératrice a été testée afin de savoir si elle protège des effets dus au vieillissement. Des rats âgés, atteints de déclin cognitif, ont reçu le médicament dans leur alimentation et ont subi le test du labyrinthe aquatique, consistant à mémoriser l'emplacement d'une plate-forme dissimulée sous la surface de l'eau. Après deux mois, ils ont présenté une augmentation de 50 pour cent de leurs performances par rapport à des rats non traités.
La molécule P7C3 bloquerait une cascade de réactions biochimiques faisant intervenir les mitochondries (les organites qui fabriquent l'énergie des cellules) et provoquant la mort des neurones. Il s'agirait par conséquent d'une substance s'opposant à la mort programmée des neurones, ou apoptose, parfois qualifiée de suicide cellulaire. Des neurones sont continuellement produits à partir des cellules souches du gyrus denté, ce qui permettrait de reconstituer les stocks dans cette région du cerveau cruciale pour la mémoire.
Toutefois, il faut se souvenir que l'essai a eu lieu chez la souris, qu'on n'a pas encore évalué ses éventuels effets secondaires et que si l'intérêt de la molécule se confirme, il faudra encore au moins dix ans pour disposer d'un éventuel médicament pour l'homme
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