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Une immunothérapie se révèle efficace contre certains cancers du sang
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En 2020, Sophie Lucas et son groupe de recherche à l’Institut de Duve (UCLouvain) parviennent à neutraliser une molécule responsable du blocage des défenses immunitaires en cas de cancer. Un essai clinique est lancé pour tester cette nouvelle immunothérapie en la combinant à une autre, déjà utilisée mais pas toujours efficace dans le mélanome et les cancers du poumon ou de la vessie. Aujourd’hui, la même équipe, et en particulier Sara Lecomte et Julien Devreux, découvre que leur immunothérapie se révèle efficace contre certains cancers du sang également, cette fois sans devoir la combiner à une autre. Leur découverte est prometteuse car ces cancers du sang sont difficiles à traiter. Elle est publiée dans Blood, un journal à très fort impact dans le domaine de l’hématologie et de l’immunologie.
Ce résultat s’inscrit dans un long parcours de recherches menées par la présidente de l’Institut de Duve depuis 2004. Ces recherches ont notamment permis de mieux comprendre le fonctionnement des cellules dites immunosuppressives, et en particulier les lymphocytes T régulateurs (T-REG), qui bloquent les réponses immunitaires en cas de cancer. Elles ont également mis en lumière le rôle de la molécule GARP à la surface des T-REG, qui envoie des signaux afin de bloquer les défenses immunitaires. Sophie Lucas et son équipe ont alors pu développent un outil, des anticorps anti-GARP, pour bloquer l’envoi de ces signaux.
Aujourd’hui, le groupe de recherche de Sophie Lucas a réussi à démontrer que les anticorps anti-GARP développés au sein du laboratoire se révèlent très efficaces contre certains cancers du sang, dits "liquides", alors qu’ils avaient été mis au point et sont en phase de test pour des cancers dits "solides" (vessie, poumon, intestin…). En outre, le nouveau traitement agit seul dans ces cancers du sang, sans devoir le combiner avec une autre immunothérapie.
Pour les scientifiques, la découverte était inattendue. Ils savaient depuis longtemps que GARP, la molécule ciblée avec les anticorps, est exprimée sur des cellules T-REG immunosuppressives, mais aussi sur les plaquettes et les mégacaryocytes (des cellules de la moelle osseuse qui donnent naissance aux plaquettes), anormalement abondantes dans certains cancers du sang. « Nous avons étudié ces cancers du sang en particulier parce qu’ils s’accompagnent d’une prolifération anormale des mégacaryocytes et des plaquettes. Nous pensions qu’il serait intéressant de cibler ces cellules cancéreuses avec nos anticorps anti-GARP », explique la présidente de l’Institut de Duve. Les résultats étaient concluants… mais la surprise au rendez-vous ! « Effectivement, plaquettes et mégacaryocytes cancéreux expriment bien GARP, mais ce n’est pas parce que nos anticorps ciblent ces cellules-là qu’ils sont efficaces, c’est parce qu’ils ciblent les T-REG », ajoute Sophie Lucas.
Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
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- Publié dans : Biologie & Biochimie
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