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Il y aurait une limite indépassable à l'endurance humaine

Une passionnante étude réalisée sous la direction de l'anthropologue Herman Pontzer (Duke University-Caroline du Nord) a tenté d'évaluer l'extraordinaire endurance humaine, héritée de nos lointains ancêtres chasseurs-cueilleurs depuis deux millions d'années.

La limite de l'endurance est mesurée en fonction du métabolisme de base, qui est l'énergie minimum (en calories) dépensée par le corps pour faire fonctionner l'organisme chaque minute. Cette limite est d'environ 2,5 fois ce métabolisme de base, conclut l'équipe de scientifiques menée par Herman Pontzer, de l'Université Duke.

Dans des performances sportives "courtes" --des courses allant de quelques heures à quelques semaines, comme un triathlon, un marathon ou le Tour de France-- les sportifs pourront augmenter leur métabolisme à cinq ou dix fois leur métabolisme de base. Mais au bout d'un moment, la performance va forcément redescendre vers une limite de trois environ, expliquent les chercheurs. Impossible pour des humains de garder un régime supérieur au-delà de quelques semaines.

Pour parvenir à ce chiffre, ils ont suivi cinq coureurs et une coureuse de l'extrême, participants de la Race Across the USA de janvier à juin 2015 : 4.957 km entre Los Angeles et la capitale Washington, soit l'équivalent d'un marathon par jour, six jours par semaine pendant 20 semaines.

« Même ces coureurs finissent par dépenser plus de calories qu'ils n'arrivent à en remettre dans leurs corps », explique Herman Pontzer. « Tous ces gens perdent du poids, ils brûlent plus de carburant qu'ils n'arrivent à en remettre ». « Quel est le point auquel on arrive à absorber autant de calories qu'on en perd chaque jour ? C'est 2,5 fois le métabolisme de base. Environ 4.000 calories », dit le chercheur.

Les fous de la "Course à travers les Etats-Unis" consommaient huit litres d'eau par jour dans la première semaine, et 6.000 calories par jour. Mais ils ont continué à perdre du poids jusqu'à la fin, sans jamais trouver l'équilibre. « Vous ne pouvez pas absorber plus de 4.000 calories par jour », poursuit Herman Pontzer. « Vous pouvez en consommer plus que cela, mais vous perdrez du poids tous les jours. Vous pouvez le faire quelques jours, quelques semaines, mais pas à l'infini ».

Selon lui et ses collègues, la limite est liée aux fonctions digestives des humains, et non aux muscles ou au système vasculaire, car c'est in fine le plus petit dénominateur commun de toutes les activités étudiées : cyclisme, course à pied et triathlon font appel à des muscles différents, mais évidemment avec le même système digestif.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Science Advances

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