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Hypertension : la piste du virus
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Un virus très répandu responsable d'une hypertension artérielle ? S'ils divisent la communauté scientifique, les résultats très étonnants d'une nouvelle étude américaine suggèrent une nouvelle fois que les virus jouent un rôle dans l'apparition de maladies cardio-vasculaires.
Réalisée par des chercheurs de Harvard, l'étude ne concerne pour l'heure que les souris. Et cette pathologie asymptomatique est si répandue chez l'homme qu'apporter la preuve de l'action du virus chez l'homme s'avère difficile.
"Il va probablement y avoir un scepticisme considérable à ce propos dans la communauté médicale", reconnaît le directeur de recherche, le Dr Clyde Crumpacker, spécialiste des maladies infectieuses au centre médical Beth Israel Deaconess de Boston. Mais "notre hypothèse de départ est que oui, une infection persistante des vaisseaux sanguins pourrait faire le lit d'une hypertension artérielle". En jeu, le cytomégalovirus, ou CMV. Plus de la moitié des adultes américains en sont infectés avant 40 ans, selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). C'est une infection à vie, mais qui passe inaperçue dans la plupart des cas.
Toutefois, le CMV entraîne des problèmes importants pour certains groupes de population : les femmes infectées pendant leur grossesse peuvent parfois transmettre le virus au foetus, et 8.000 enfants chaque année souffrent de handicap, notamment mental, auditif et visuel. Plus dangereux encore chez les gens dont le système immunitaire est insuffisant, le CMV entraîne aussi une forme de cécité chez les patients souffrant de Sida et l'on a établi un lien avec les problèmes que rencontrent les transplantés cardiaques.
Pour la nouvelle étude, le Dr Crumpacker a fait équipe avec des cardiologues qui ont pu introduire des tubes très fins directement dans une artère vitale du cou de la souris, afin de mesurer exactement les répercussions sur la tension artérielle.
Le Dr Crumpacker a commencé avec des souris en bonne santé, certaines soumises pendant un mois à un régime alimentaire de rongeur normal, et d'autres à un régime riche en cholestérol pendant la même période. Les chercheurs ont ensuite injecté le CMV dans la cavité abdominale de la moitié des souris de chaque groupe. Au bout de quelques semaines, la tension artérielle avait fait un bond chez toutes les souris infectées par le CMV, mais pas chez les autres, a constaté le chercheur.
C'est chez les souris dont le régime était riche en cholestérol que la tension artérielle a le plus augmenté, et quelques-unes des bêtes ont même développé des plaques d'athérome, écrit-il dans le journal "PLoS Pathogens", une publication de la Public Library of Science.
En examinant attentivement dans les artères carotidiennes des rongeurs, les chercheurs ont remarqué que le CMV infectait leurs parois. En étudiant les artères plus en profondeur, le Dr Crumpacker a alors infecté in vitro les cellules de souris et les cellules humaines, et découvert que le CMV stimulait l'augmentation de la production d'une enzyme, la rénine, connue pour activer une voie moléculaire qui peut conduire à une tension artérielle très élevée.
Près d'un adulte américain sur trois, soit 72 millions de personnes, et près d'un milliard dans le monde souffrent d'hypertension artérielle. C'est un facteur de risque majeur d'infarctus et d'accident vasculaire cérébral. Une mauvaise alimentation et le manque d'exercice en sont les principaux facteurs de risque, mais les médecins ne comprennent pas tous les éléments déclenchants de l'hypertension, notamment pourquoi des gens qui restent affalés n'en souffrent jamais, alors que d'autres, minces et en bonne forme, sont touchés. "C'est un article intrigant", qui exige des recherches supplémentaires, a estimé le Dr Cheryl McDonald, de l'Institut national du coeur, du poumon et du sang qui a financé l'étude. Le Dr McDonald a souligné qu'il faudrait des années avant de mener une étude sur les humains.
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- Publié dans : Médecine
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