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Une hyperactivité cérébrale à l’origine des multiples symptômes de la dépression
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Reconnaître un état dépressif ne signifie pas comprendre les mécanismes biologiques qui entrent en jeu dans l’installation progressive de la dépression. C’est en essayant d’élucider ces mystères que des chercheurs américains ont découvert que l’hyperactivité du cerveau, incapable de mettre fin à certaines connexions nerveuses temporaires, pourrait être à l’origine des différents symptômes afférents à un état dépressif. C’est ce que révèle une étude publiée dans la revue PLoS ONE.
Trouble de l’humeur entraînant perte de motivation ou élan vital, la dépression touche chaque année en France plus de 3 millions de personnes âgées de 15 à 75 ans, soit 8 % de la population vivant dans l’hexagone. Si la plupart des spécialistes s’accordent sur le fait que la dépression clinique regroupe un certain nombre de symptômes (inquiétude, perte d’attention, troubles de la mémoire et du sommeil, etc.), les causes sont multiples et les mécanismes peu connus.
Le plus souvent, pour étudier l’origine biologique de l’état dépressif, les chercheurs cherchaient à identifier une par une les zones du cerveau qui pouvaient être responsables de tel ou tel symptôme : sans grand succès. Andrew Leuchter et ses collègues de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) ont préféré une nouvelle approche. En effet, pour eux, la combinaison de différents symptômes cliniques pourrait signifier que le problème est plus global.
Afin de vérifier leur théorie, les chercheurs ont analysé, grâce à une nouvelle méthode, les ondes cérébrales de 121 patients atteints par une dépression majeure. Ils ont ainsi constaté que le cerveau des participants avait certes la capacité, comme celui des personnes témoins, de créer des connexions neuronales, notamment pour tempérer l’humeur. Mais en revanche, alors que la plupart de ces connexions disparaissent une fois le problème réglé, le cerveau des patients dépressifs n’en est plus capable : il n’est plus en mesure de s’adapter aux stimuli extérieurs, d’autant moins que certaines régions du cerveau sont plus affectées que d’autres. Ainsi, le cortex préfrontal, impliqué dans la régulation de l'humeur, est particulièrement affecté par ce problème, avec un nombre anormal de connexions neuronales.
En permettant de redonner au cerveau sa flexibilité, c’est-à-dire en lui permettant à nouveau de réguler le nombre de connexions neuronales, il serait possible de soigner plus efficacement les patients dépressifs. D’après les chercheurs, une partie des médicaments anti-dépresseurs pourraient, dans une certaine mesure, restaurer les capacités d’adaptation du cerveau.
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- Publié dans : Neurosciences & Sciences cognitives
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