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Les humains et les anémones de mer ont un gène en commun

À première vue, les anémones de mer et les humains n’ont absolument rien de similaire. Pourtant, une récente étude, conduite par une équipe américano-mexicaine, a révélé l’existence d’un gène essentiel en commun. Plus précisément, l’anémone de mer étoilée (Nematostella vectensis) possède le gène pou-iv. Celui-ci joue un rôle dans le développement des capacités sensorielles de ses tentacules. Or, ce même gène est également présent chez l’humain dans le développement de l’ouïe.

Tout d’abord, les scientifiques de l’Université de l’Arkansas (États-Unis) et de l’Institut polytechnique national du Mexique ont tenté d’observer si pou-iv était bien présent chez les anémones de mer. Ensuite, ils ont cherché à comprendre son rôle. Pour ce faire, ils ont modifié des œufs fécondés en éliminant le gène afin d’étudier le comportement des anémones mutantes. Selon les résultats, les anémones mutantes ont développé leurs cellules ciliées tentaculaires de manière anormale. En effet, elles ne fournissaient aucune réponse au toucher. Ainsi, l’absence de pou-iv a rendu les anémones incapables de détecter les stimulus.

« Cette étude est passionnante, car elle a non seulement ouvert un nouveau champ de recherche sur la façon dont la mécanosensation se développe et fonctionne dans une anémone de mer. Elle nous informe également que les éléments constitutifs de notre sens de l’ouïe ont d’anciennes racines évolutives remontant à des centaines de millions d’années, dans le Précambrien », a déclaré Nagayasu Nakanishi de l’Université de l’Arkansas.

Le gène pou-iv est bien connu de l’espèce humaine puisqu’il est également essentiel dans le développement de ses cellules ciliées. Pour les humains, ces récepteurs sensoriels du système auditif peuvent détecter les stimulus mécaniques, autrement dit les vibrations qu’ils perçoivent comme des sons. Pour l’anémone de mer, le gène en question développe également les cellules ciliées, mais ces dernières se trouvent sur les tentacules et présentent cette fois une fonction de détection de mouvements.

Les chercheurs ont rappelé que le gène pou-iv a traversé les âges et les branches de l’évolution depuis plus de 600 millions d’années. Il se retrouve aujourd’hui chez les bilatériens (Bilateria) formant un des plus grands clades des métazoaires, un groupe d’organisme désignant les animaux. Les bilatériens, dont font partie les humains, se caractérisent par une symétrie bilatérale. Le gène se retrouve donc également chez les Cnidaria, un groupe d’animaux aquatiques auquel appartient l’anémone de mer, notamment caractérisés par une symétrie radiale…

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

eLife

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