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Hépatite C, victoire sur un virus
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L'hépatite C est en voie de guérison. A Dallas, à l'occasion de la réunion annuelle de l'association américaine sur l'étude des maladies du foie, les tout derniers résultats des traitements ont été présentés. Ils sont spectaculaires. «On peut parler de guérison», confirme le professeur Stanislas Pol de l'hôpital Necker à Paris, qui a participé aux dernières expériences. Les nouveaux traitements permettraient de guérir un patient sur deux. Et ce taux peut monter jusqu'à 90 % dans le cas des patients atteints par des souches plus sensibles. «Ce qui est remarquable, c'est le chemin parcouru. En l'espace de dix ans, on a multiplié par dix le taux de guérison», insiste le clinicien français. Dans le monde complexe des hépatites, l'annonce de Dallas est la meilleure des bonnes nouvelles. Il y a deux ans, nul n'aurait misé sur pareil changement. L'hépatite C était alors la catastrophe épidémique annoncée. On estime qu'environ 170 millions de personnes dans le monde sont infectées par le virus de l'hépatite C (VHC). En France, près de 600 000 personnes sont concernées, et près d'une sur trois ne connaîtrait pas sa séropositivité. Aucun pays occidental n'est indemne, la prévalence étant au moins égale à 1 % de la population. En Asie comme en Afrique, certaines régions sont infectées jusqu'à 10 %. Longtemps appelée hépatite «non-A non-B», l'hépatite C est apparue à la fin des années 70. Le virus n'a été découvert qu'en 1989. Sournois, le VHC provoque des infections. Seulement 20 % des sujets infectés guérissent spontanément. Tous les autres vivent dans le risque continuel de développer une hépatite chronique où peuvent survenir des complications graves : fibrose, cirrhose, ou encore cancer primitif du foie. Depuis deux ans, la thérapeutique franchit une nouvelle étape. Les patients sont traités par l'association de deux produits : l'interféron et la ribavirine. Cette bithérapie est un traitement lourd, sur six mois à un an, avec des effets secondaires pénibles mais ça marche. Les résultats varient selon les «sous-types» du virus. Ainsi un patient sur trois atteint du VHC sous le génotype 1 guérit. Quant à ceux qui ont la «chance» d'être infectés par le génotype 2 ou 3, 70 % d'entre eux guérissent. Les résultats présentés la semaine dernière à Dallas améliorent encore plus nettement ce tableau. L'étude a concerné plus de 1 500 patients, répartis dans plus de 60 centres à travers le monde. On leur a prescrit un nouvel interféron dit «Pégylé». Cette molécule a le mérite de se diffuser plus lentement que l'interféron classique. Avec ce cocktail médicamenteux, et à l'issue d'un an de traitement, l'efficacité est augmentée encore de 30 à 50 % selon le génotype du virus de l'hépatite C. Indéniablement, une dynamique de guérison s'est enclenchée. Rarement une maladie virale aura connu une réponse thérapeutique aussi rapide. A Dallas, les congressistes ont évoqué même publiquement le rêve possible d'une éradication de l'épidémie.
Libération :
http://www.liberation.com/quotidien/semaine/20001102jeur.html
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- Publié dans : Médecine
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