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Greffes d'organes animaux : Un essai de phase 2 en cours en Nouvelle-Zélande
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Les chirurgiens de la transplantation se plaignent depuis des années de la pénurie chronique d'organes. En 2010, près de 70 % des 15.613 patients qui attendaient un rein, un foie ou un cœur n'ont pu être satisfaits. Pour remédier à cette situation et faciliter la logistique transplantatoire, la piste des organes animaux semblait prometteuse. A l'occasion du Congrès international de la xénogreffe (du latin xénos, étranger) qui s'est déroulé récemment à Miami, la revue The Lancet publie un article faisant le point sur ce domaine de recherche. Conclusion : si des avancées notables sont à signaler, la révolution médicale promise dans les années 1990 n'est pas pour demain.
L'idée de transplanter des organes animaux chez l'homme est finalement assez ancienne. La première greffe bien documentée date de 1905. Elle est l'œuvre d'un chirurgien lyonnais qui tente d'implanter un rein de chèvre à une jeune femme. A l'époque, les médecins ne connaissent pas les mécanismes de rejet et ne peuvent que constater l'échec de l'opération.
C'est en connaissance de cause que la recherche sur les organes animaux a été relancée dans les années 90. La découverte des nombreuses similitudes entre les séquences génétiques des hommes, des primates et des porcs laissaient alors penser que les obstacles ne seraient pas insurmontables. Dans un premier temps, les scientifiques parviennent à fabriquer des porcs clonés, dits KO, dont un gène impliqué dans le rejet a été inhibé. Les animaux sont viables et peuvent se reproduire, ce qui constitue déjà une première victoire des biologistes. Les greffes de ces cœurs et de ces reins porcins sur des primates n'obtiennent toutefois pas vraiment le succès escompté. Les durées de survie montent à seulement plusieurs mois contre quelques jours auparavant. Les résultats pour les foies et les poumons sont encore plus décevants : toujours pas plus de quelques jours de survie.
Depuis 2005, ces porcs ont ensuite été «humanisés» par l'ajout d'un ou deux gènes-clés humains du processus de reconnaissance du soi. Les chercheurs plaçaient de grands espoirs dans cette nouvelle manipulation. «Cela n'a malheureusement pas permis d'améliorer les taux de survie», déplore Gilles Blancho, directeur de l'institut de transplantation du CHU de Nantes.
Des années de recherche restent donc nécessaires avant de pouvoir seulement considérer le passage aux tests cliniques. Heureusement, une autre piste est plus prometteuse : l'utilisation de cellules isolées. Les cellules ne sont alors utilisées que pour la substance qu'elles sécrètent : des neurotransmetteurs (cellules nerveuses) ou de l'insuline (cellules pancréatiques). En ligne de mire, le traitement de maladies neuro-dégénératives et des diabètes de type 1 et 2. Les manipulations transgéniques ont cette fois-ci permis aux cellules greffées de tenir plusieurs années. Mieux encore, les ilots pancréatiques porcins greffés sur des singes ont été efficaces jusqu'à un an dans la régulation du taux de sucres. Un essai de phase II, visant à prouver l'efficacité de la procédure sur l'homme, est en cours depuis 2010 en Nouvelle-Zélande. C'est vraisemblablement dans cette voie que réside l'avenir clinique de la xénogreffe.
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- Publié dans : Médecine
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