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Greffe de rétine réussie chez la souris
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Une équipe britannique de l'Institut d'ophtalmologie de l'University College de Londres, dirigée par le Docteur MacLaren, a réussi la transplantation de photorécepteurs (cellules visuelles), prélevés dans la rétine de souriceaux nouveau-nés, dans la couche externe de la rétine d'autres souris. Les cellules greffées survivent, s'organisent, établissent des connexions nerveuses (synaptiques) avec la rétine receveuse. Elles fabriquent les pigments qui servent à transformer l'énergie lumineuse en signal nerveux, migrent pour s'intégrer aux couches de la rétine. Elles sont également fonctionnelles, ce qui veut dire qu'elles répondent à la lumière. Malgré de nombreuses tentatives expérimentales, c'est la première fois qu'une telle transplantation donne des résultats positifs.
La greffe prend, non seulement quand la souris greffée est du même âge que les cellules transplantées, mais aussi - et c'est ce qui fait l'intérêt de ces travaux - dans la rétine de souris adultes. Trois semaines après la greffe, entre 10 et 200 cellules par oeil ont migré dans la rétine, s'orientent correctement, et ont toutes les caractéristiques morphologiques des photorécepteurs adultes normaux. La « fenêtre » de temps pendant lequel les progéniteurs ont le plus de chances de réussir leur intégration une fois greffés est courte après la naissance, entre le troisième et le cinquième jour de vie. MacLaren et ses collègues ont d'ailleurs la preuve que les cellules qui s'intègrent le mieux ne sont pas des progéniteurs qui prolifèrent, mais ceux qui sont déjà en train de se différencier en bâtonnets.
Avec de tels résultats, l'équipe a immédiatement conçu une seconde expérience, pour tester la valeur thérapeutique éventuelle de greffes de photorécepteurs. Il faut en effet savoir si de tels greffons peuvent survivre, s'intégrer dans une rétine malade et y restaurer une fonction visuelle. Ils ont utilisé trois modèles de souris. Les premières sont atteintes d'une dégénérescence rétinienne lente, où les bâtonnets anormaux n'ont pas de disques emplis de pigments : la greffe fait surgir en dix semaines dans leur rétine des récepteurs comportant ces disques. Le deuxième modèle (une forme rapidement évolutive de dégénérescence rétinienne) voit la rétine s'atrophier et s'aplatir en trois semaines : la greffe là aussi prend, mais ne parvient pas à endiguer l'effondrement architectural de la rétine. Enfin, sur une souris génétiquement modifiée dont la rétine ne fabrique plus de rhodopsine (pigment essentiel du bâtonnet) et dégénère en trois mois, la greffe de progéniteurs rétablit la fabrication du pigment manquant.
Des millions de malades sont atteints, dans nos pays, de dégénérescence maculaire ou de rétinite pigmentaire, deux affections de la rétine dans lesquelles cônes et bâtonnets disparaissent. Les résultats obtenus par l'équipe de MacLaren montrent une voie de traitement.
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- Publié dans : Médecine
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