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Greffe de cornée : mise au point d'une nouvelle technique révolutionnaire

Une nouvelle technique de greffe de cornée mise au point par une équipe japonaise pourrait éviter les effets indésirables de la transplantation classique, notamment les gonflements dus aux sutures ou le rejet de la cornée greffée.Le Pr Teruo Okano, de l'Université médicale des femmes de Tokyo, a mis au point une technique consistant à faire pousser une cornée à partir d'une petite quantité de cellules, dans une boîte de Pietri, espace fermé placé dans un incubateur. La cornée obtenue est placée ensuite à température ambiante, retravaillée pour être greffée dans l'oeil, sans le moindre point de suture. La cornée est la tunique antérieure et transparente de l'oeil."Nous pouvons fabriquer un nombre illimité de ces cornées pour des transplantations", explique Teruo Okano. "L'opération est simple, elle ne dure que cinq à dix minutes, la nouvelle cornée tient toute seule". Ce procédé a été expérimenté pour la première fois en décembre 2002. Douze personnes au total ont pu bénéficier de cette greffe.Au Japon, les essais cliniques sont limités, et la diffusion de cette technique à grande échelle pourrait prendre deux à trois ans, a ajouté le Pr Okano. Si elle était autorisée, elle pourrait aider des dizaines de milliers de personnes partout dans le monde, d'autant que souvent les donneurs manquent et que les listes d'attente sont longues.On ne sait pas combien de temps ces greffes vont tenir, mais une chose est sûre, les patients se portent tous bien aujourd'hui, souligne le chirurgien. Le Pr Okano et Koji Nishida, son collaborateur de l'hôpital universitaire d'Osaka, décrit les résultats des essais menés chez l'animal dans le numéro de février de la revue scientifique américaine Transplantation. Ils devraient publier prochainement les résultats des essais menés chez l'homme.Faire pousser des cellules dans le but de les transplanter n'a rien de nouveau. Les greffes de peau se pratiquent depuis de nombreuses années chez les grands brûlés, et les scientifiques ont récemment fait des progrès dans la mise au point de grandes quantités de cornées et d'autres tissus. Mais fabriquer des cornées en laboratoire était difficile parce que leur culture nécessite une enzyme qui par ailleurs dégrade les protéines nécessaires à la cornée pour se fixer sur l'oeil transplanté.Cette recherche représente un immense travail, estime Alan Russell, directeur de l'Institut McGowan, de l'Université de médecine régénératrice de Pittsburgh. "Elle permet littéralement aux aveugles de recouvrer la vue".

Matin : http://matin.qc.ca/internet.php?article=20040521123806

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