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Greffe de cellules souches humaines dans le foetus de singes

L'équipe, dirigée par le professeur Evan Snyder, de l'école médicale de Harvard, à Boston, a prélevé ces cellules souches dans une région donnée du cerveau d'un foetus humain, avorté à l'âge de 15 semaines. Elle les a ensuite mis en culture avant de les marquer biologiquement pour les identifier ultérieurement. Les chercheurs ont injecté près de 20 millions de ces cellules dans le cerveau de trois femelles gestantes. A la 17e semaine de gestation, les trois nouveaux-nés, délivrés par césarienne, ont été sacrifiés. Les scientifiques ont disséqué leur cerveau et analysé leurs tissus cérébraux. Le professeur Synder a découvert que les cellules souches s'étaient très bien intégrées à leur nouvel environnement. En cinq semaines, une partie des cellules humaines avait migré jusqu'au système nerveux central du foetus du singe. Certaines s'étaient transformées en neurones, d'autres en cellules nourricières. Les chercheurs estiment avoir apporté de nouveaux éléments dans le rôle et la place des cellules souches, au niveau cérébral. Ces recherches sont une nouvelle démonstration de l'étonnante plasticité d'un organe que l'on pensait depuis le début de la neurologie incapable de régénération. Cette expérience confirme le rôle des cellules-souches dans la physiologie du développement cérébral. Les chercheurs soulignent aussi que cette expérience laisse entrevoir des perspectives inattendues de traitement in utero de certaines affections neurologiques dès lors que ces dernières auraient été diagnostiquées avant la naissance de l'enfant. Ils avancent encore qu'un tel procédé pourrait aller jusqu'à s'appliquer au traitement "préventif" d'affections neurodégénératives comme les maladies de Parkinson, d'Huntington ou d'Alzheimer. Pour le docteur Curt R. Freed (université du Colorado, Denver), de nombreux travaux de recherche devront encore être menés, notamment sur des singes souffrant de pathologies neurodégénératives équivalentes aux affections humaines, avant que l'on puisse passer aux premières expérimentations sur l'homme ou sur l'embryon humain. Il estime pourtant que, dans l'avenir, une maladie aussi complexe que l'autisme pourra être soignée in utero à partir de ce nouvel outil thérapeutique.

Cybersciences :

http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N2420.asp

Science du 27-07-01 :

http://www.sciencemag.org/content/vol293/issue5530/index.shtml

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