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Les grands du pétrole s'engagent pour réduire leurs émissions à effet de serre

Dix des plus grandes compagnies mondiales (dont les majors européennes Total, BP, Shell, et ENI) ont annoncé la création d'un fonds doté de 1 milliard de dollars sur dix ans, destiné à des investissements technologiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Baptisé OGCI Climate Investments, ce fonds investira à la fois dans des projets de recherche ou des démonstrateurs, et dans des start up. Il se concentrera dans un premier temps sur deux priorités : la technologie de captage, stockage et valorisation du CO2, et la réduction des émissions de méthane. « La création de l'OGCI CI témoigne de notre détermination collective à déployer à grande échelle des technologies permettant une transformation radicale pour contribuer à la lutte contre le changement climatique », ont expliqué les dix PDG dans une déclaration commune.

L'OGCI (qui compte aussi parmi ses membres Saudi Aramco, le chinois CNPC, l'indien Reliance, le mexicain Pemex, le norvégien Statoil et l'espagnol Repsol) regroupe des compagnies reconnaissant officiellement l'importance de l'objectif des 2°C, et prêtes à faire des efforts pour y parvenir.

Le captage et le stockage du CO2, s’il fait parler de lui depuis plusieurs années, est encore très peu pratiqué. En Europe, l’absence de consensus sur la valeur du CO2 (la taxation du carbone) et la compétition entre les énergies renouvelables freine le développement de ces technologies. Les systèmes de captage du CO2 équipent très peu d'installations. En 2015, 13 installations étaient en fonctionnement dans le monde, dont 9 aux Etats-Unis et au Canada. Le seul projet significatif de stockage à grande échelle en Europe est le projet de Sleipner en mer du Nord, commencé en 1996 et géré par la société Statoil, où 15 millions de tonnes ont déjà été injectés. Le projet de Total à Lacq a fermé en 2014.

La réduction des émissions de méthane est aussi un enjeu important : la molécule de méthane a un potentiel de réchauffement global 23 fois supérieur à celui du CO2. Les énormes fuites de gaz qui se sont échappées fin 2015 d’un puit de gaz en Californie (plus de 100 000 tonnes) témoignent des difficultés persistantes sur ce point. A partir de 3 %, les fuites pourraient même annuler les bénéfices « écologiques » du gaz naturel, selon certains observateurs. Pour avancer sur ces sujets, l’OGCI Climate Investments, créé pour l’occasion, financera des start-up et des projets qui présentent un fort potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Selon les dirigeants de l’OGCI, ce fonds représente une collaboration et un partage des ressources sans précédent au sein du secteur pétrolier et gazier. Ces investissements viendront compléter les programmes de technologies à faibles émissions existant dans les compagnies et tireront profit des moyens et de l'expertise collective des sociétés membres.

Rappelons que, selon le dernier rapport du Commissariat Général au Développement Durable (CGDD), 80 % des émissions mondiales de CO2 en 2012, soit 31,7 gigatonnes, ont été causées par la combustion d’énergie fossile (pétrole, charbon, gaz naturel…).

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

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