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Google réalise la première simulation quantique d’une réaction chimique

L’équipe Google AI Quantum a réussi à modéliser une réaction chimique sur son Sycamore, un processeur de 54 qbits. Ils sont partis d’une molécule de diimide (aussi appelé diazène) et ont simulé une réaction chimique qui change la disposition de deux des atomes qui le constituent. Cette réaction a beau être simple et bien connue, c’est une avancée tout à fait remarquable dans cette discipline encore très exploratoire. Si ce résultat est aussi encourageant, c’est que les problèmes de structure moléculaire font partie des cibles principales de l’informatique quantique.

Les propriétés des molécules dépendent très largement de l’agencement de leurs atomes. Comprendre les phénomènes qui se déroulent à cette échelle, c’est donc la promesse de progrès conséquents en biologie, en science des matériaux, et dans bien d’autres domaines. Sauf que ces problèmes d’organisation 3D des molécules, comme le repliement des protéines, sont bien trop complexes pour nos ordinateurs conventionnels.

Rien à voir avec les quelques formules de réaction des livres de cours : à l’échelle atomique, la chimie est un océan de possibilités d’une complexité qui dépasse l’entendement. Il faut par exemple plusieurs jours, voire semaines, à un supercalculateur “classique” pour résoudre certains de ces problèmes.

Pour réaliser de telles simulations, il faut donc utiliser d’autres technologies… comme l’informatique quantique. Rien à voir avec la force brute de l’informatique traditionnelle : ici, les bits classiques passent à la trappe au profit de quantum bits – ou qbits. Sans rentrer dans le détail, ces unités offrent aux ingénieurs de toutes nouvelles approches de calcul. Cela permet de résoudre en quelques minutes des problèmes qui pourraient prendre des années à un supercalculateur.

Les chercheurs de Google ont donc fait appel au processeur Sycamore (le processeur qui avait fait grand bruit en 2019 en atteignant la “suprématie quantique”) pour simuler cette réaction du diazène. Cette dernière n’a d’ailleurs pas été choisie au hasard : elle est assez simple pour être simulée par une méthode classique, sans ordinateur quantique. Cela a permis aux chercheurs de comparer les résultats obtenus via Sycamore à ceux issus de l’ordinateur traditionnel dont on sait qu’ils sont fiables.

Bonne nouvelle : les deux résultats ont correspondu, ce qui signifie que Sycamore a bien fait son travail. Une conclusion encourageante, qui ouvre la porte à des simulations encore plus complexes dans le futur. De quoi développer des matériaux plus performants ou de nouveaux médicaments, et faire des pas de géants en physique et chimie fondamentales.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Phys.org

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