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Les glaciers de l'Antarctique fondent plus vite que prévu

Des centaines de chercheurs de plus de 60 pays se sont penchés sur la banquise à l'occasion de l'Année Polaire Internationale 2007-2008, arrivant à la conclusion que le réchauffement climatique touche toute la partie ouest du continent et pas seulement la péninsule Antarctique. Auparavant, on pensait que le gros du réchauffement climatique se concentrait sur la bande de terre pointant vers l'Amérique du sud, explique Colin Summerhayes, directeur du Comité Scientifique sur la Recherche en Antarctique (SCAR), basé en Grande Bretagne, et membre du comité de direction de l'Année Polaire Internationale.

"Le réchauffement constaté dans la péninsule s'étend aussi à toute la partie qu'on appelle Antarctique occidental, ou Ouest Antarctique" a déclaré Colin Summerhayes. "C'est inhabituel et inattendu". Les glaciers de l'ouest Antarctique perdent en tout 103 milliards de tonnes par an, faute de chutes de neige suffisantes. Cette masse impressionnante est "l'équivalent de la masse perdue actuellement par l'ensemble de la calotte polaire du Groenland", explique Colin Summerhayes, ajoutant que le phénomène, constaté au cours de deux saisons estivales de recherches intensives, causait une élévation significative du niveau des océans.

Les glaciers ne sont en outre plus bloqués par la banquise, qui elle aussi est en train de fondre. D'après Colin Summerhayes, le niveau des océans devrait donc s'élever plus rapidement que ce qu'avait prévu le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations Unies. En 2007, un rapport du GIEC tablait sur une élévation du niveau des océans de 18 à 58 centimètres d'ici à la fin du siècle, ce qui pourrait inonder les zones de faible altitude et contraindre à l'exil des millions de personnes. Le GIEC avait prévu 10 à 20 centimètres supplémentaires si la fonte des glaces devait se poursuivre. Pour Colin Summerhayes, l'élévation pourrait être bien plus importante, "entre un mètre et un mètre 50".

Les eaux océaniques autour de l'Antarctique se sont réchauffées plus rapidement que la moyenne mondiale, selon les premières conclusions de l'étude présentées par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Conseil international pour la science (CIS). "Le message de l'Année polaire internationale est fort et clair : ce qui arrive dans les régions polaires a des conséquences pour le reste du monde et nous concerne tous", ont souligné l'OMM et le CIS.

Outre l'accélération de la fonte de la couverture de glace du continent antarctique et au Groënland, les scientifiques ont confirmé une diminution de la glace de mer autour de l'Antarctique, tandis que celle de la mer arctique a diminué à son plus bas niveau depuis le début des observations par satellite.

L'étude s'est cependant concentrée sur l'érosion des couvertures de glace en Antarctique et sur le Groënland car celles-ci représentent les plus importantes réserves mondiales d'eau douce. Quand l'étude a commencé voici deux ans, ces glaces étaient considérées comme assez stables en dépit de quelques signes préoccupants de fonte sur les marges. L'étude montre aussi que le réchauffement du permafrost, les terres jusqu'ici constamment gelées, peut contribuer à accélérer le processus de changement climatique en libérant des gaz à effet de serre jusqu'ici piégés dans les sols.

OMM

SCAR

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