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La génétique fait coup double contre le paludisme
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Des chercheurs ont établi la carte du génome du parasite responsable du paludisme et celle du moustique qui le transmet à l'homme. Ce double séquençage constitue une avancée considérable dans la lutte contre cette maladie qui tue près de trois millions de personnes chaque année. Plus de 160 chercheurs ont travaillé dans dix pays pour séquencer d'une part le génome de Plasmodium falciparum, parasite responsable de la seule forme mortelle de paludisme humain, et d'autre part celui d'Anopheles gambiae, le moustique qui le transmet aux humains en les piquant. L'hebdomadaire britannique "Nature" publie le séquençage du génome entier de P. falciparum, et l'américain "Science" celui du moustique vecteur. Les deux publications ont annoncé conjointement l'achèvement des travaux lors d'une conférence de presse mercredi à Londres et Washington. Les scientifiques espèrent que ces cartes de génomes révéleront des vulnérabilités génétiques qui pourront être exploitées contre le moustique et le parasite. Pour le premier, les chercheurs pourraient utiliser ces nouvelles informations pour mettre au point des insecticides plus efficaces, et comprendre pourquoi Anopheles gambiae préfère le sang humain au sang animal. Ces progrès interviennent à un moment critique en termes de santé publique mondiale. De récentes études montrent en effet que le parasite est de plus en plus résistant à la chloroquine, le médicament qui a aidé à endiguer le paludisme ces dernières décennies. En même temps, l'anophèle est de moins en moins vulnérable aux insecticides actuels. En outre, certains experts craignent qu'un réchauffement climatique ne permette au parasite de s'implanter dans des régions où il était jusqu'alors rare ou absent. Bien qu'il s'agisse d'une souche différente, des cas de paludisme ont été récemment diagnostiqués en Virginie chez des humains et des moustiques. Chaque année à travers le monde, environ 2,7 millions de personnes décèdent du paludisme, dont 90% en Afrique. La plupart des victimes ont moins de cinq ans et on estime qu'un enfant meurt dans le monde toutes les 30 secondes du paludisme. Selon certains scientifiques, le nombre des victimes augmente en raison de l'inefficacité croissante de la chloroquine. Le séquençage du parasite et de son vecteur est donc source d'espoir. "C'est un moment extraordinaire dans l'histoire de la science", a souligné dans un communiqué le Dr Carlos Morel, qui dirige un groupe de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) qui a soutenu les travaux de séquençage. Le moustique joue un rôle clé dans le cycle de vie du parasite responsable du paludisme. La femelle Anopheles gambiae a besoin de sang pour ses oeufs et elle préfère se servir dans des veines humaines. Une moustique infectée transmet le paludisme au moment de la piqûre: en suçant le sang, elle injecte de la salive qui contient des protozoaires de Plasmodium falciparum. Une fois dans le système sanguin, le parasite gagne le foie où il se multiplie et forme des kystes bourrés de parasites. Les kystes éclatent, remplissant le système sanguin de parasites qui ensuite pénètrent les globules rouges. Lorsqu'un autre moustique pique la personne infectée, il absorbe le parasite en ingérant le sang. Le Plasmodium falciparum se reproduit et gagne les glandes salivaires du moustique, où recommence le cycle.
Nature : http://www.nature.com/nature/malaria/index.html
Science : http://www.sciencemag.org/feature/data/mosquito/index.shtml
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