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Les gènes du chromosome X féminin diffèrent de ceux du X des hommes

Les gènes du chromosome X féminin sont plus actifs que les gènes du chromosome X masculin, un phénomène qui pourrait expliquer certaines différences biologiques existant entre les deux sexes, selon les résultats d'une nouvelle étude américaine. Ces travaux sont publiés jeudi dans la revue scientifique "Nature". Ils impliquent que les femmes présentent un taux plus élévé que les hommes de certaines protéines, ce qui pourrait expliquer l'apparition ou non de certaines maladies. Toutefois, jusque-là, aucun des gènes du chromosome X identifiés par le séquençage n'a pu être relié de façon tangible à ces différences, a observé le premier auteur de l'étude, Huntington Willard, de l'Université Duke.

Ce dernier et Laura Carrel, de l'Université de Pennsylvanie, signent un second article, publié lui aussi dans "Nature", qui détaille l'analyse de l'ADN de ce chromosome, dans lequel les scientifiques ont dénombré 1.098 gènes. Les chromosomes sont constitués par les paquets filiformes de gènes et d'ADN qui se trouvent dans le noyau des cellules. L'homme possède 23 paires de chromosomes, dont la paire formée par les chromosomes X et Y. La femme possède deux versions du chromosome X, alors que l'homme possède un chromosome X et un chromosome Y.

Bien avant la naissance, l'oeuf femelle désactive une des copies de son chromosome X, tout comme les hommes qui ne fonctionnent qu'avec une copie génétique de ce chromosome. Si l'inactivation d'un des chromosomes s'opère au hasard, les scientifiques savent depuis longtemps qu'elle est loin d'être parfaite. Une partie des gènes de la copie inactivée continuent en effet de fonctionner, envoyant des ordres chimiques pour que la cellule continue à fabriquer telle ou telle protéine spécifique.

Le travail réalisé par Willard et Carrel suggère que le chromosome inactivé contient 200 à 300 de ces gènes. Pour aboutir à cette découverte, ils ont d'abord découvert que 15 % des gènes inactivés continuaient à fonctionner. Plus surprenant encore, le niveau d'activité de 10 % de gènes supplémentaires varie d'une femme à l'autre, passant de zero chez certaines d'entre elles à des niveaux variables chez d'autres femmes. "Ceci contraste avec l'activité relativement stable des gènes du chromosome X présent chez les hommes, ou des gènes d'autres chromosomes des deux sexes", a ajouté Willard. En pratique, quand l'étude compare les chromosomes X inactivés de 40 femmes, chacune d'entre elles montre une activité génétique différente.

Nature

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