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Un gène qui gêne le sommeil
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Pourquoi certains se suffisent quotidiennement d'une courte nuit de 5 à 6 heures tandis que d'autres n'aspirent qu'à prolonger leurs nuits ? Pour tenter de comprendre les mécanismes qui régulent la durée du sommeil, des chercheurs ont étudié des mouches drosophiles mutantes qui n'ont besoin que de 3 à 4 heures de sommeil par jour contre 10 à 12 heures pour les mouches normales.
L'équipe de Chiara Cirelli, de l'Université du Wisconsin (USA), a passé au crible 9.000 mouches ayant subi une mutation génétique après exposition à un produit chimique. Parmi ces mutantes, les chercheurs ont repéré des drosophiles dormant 30 % de moins que les autres sans montrer pour autant de signes de faiblesse. Ces petites dormeuses étaient porteuses d'une mutation sur un gène appelé Shaker, expliquent les chercheurs dans la revue Nature. Ce gène code pour un canal ionique qui permet le passage du potassium dans la cellule. La mutation -un seul acide aminé diffère- empêchait ce passage. Même si la mouche ne ferme pas ses yeux comme un mammifère pour dormir, elle a un cycle de sommeil proche du nôtre, soulignent les chercheurs. L'un des membres de l'équipe, Giulio Tononi, a mis en évidence que les mouches restaient immobiles 6 à 12 heures chaque nuit. Privées de ce repos, les insectes répondaient moins bien aux stimuli et récupéraient le manque la nuit suivante. Comme les hommes, les drosophiles ont un sommeil plus profond au début de leur vie et plus morcelé par la suite. Autre similitude : la caféine les empêche de dormir. Les chercheurs estiment donc que ces découvertes sur le rôle du gène Shaker peuvent s'appliquer aux mammifères et donc aux hommes. Avant d'imaginer que l'on puisse manipuler le besoin de sommeil chez l'homme, il faudra résoudre un point important : la mutation des petites dormeuses affecte leur mortalité mais ils ne savent encore comment. Ce qui est certain c'est que les mouches petites dormeuses vivent moins longtemps.
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- Publié dans : Médecine
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