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Un gène néandertalien rendrait certaines personnes plus sensibles à la douleur

Une étude internationale a montré que certaines personnes possèdent plusieurs gènes communs avec nos ancêtres, expliquant pourquoi ils percoivent la douleur de manière plus prononcée. "Les variantes génétiques néandertaliennes sont beaucoup plus courantes chez les personnes d'ascendance amérindienne", a déclaré l'un des principaux auteurs de l'étude, Pierre Faux. Mais ce n'est pas le seul nouvel enseignement tiré de cette étude. Les gènes ont également une incidence sur le type de douleur auquel le corps va réagir.

Un gène a fortement intéressé les chercheurs : le SCN9A. Cet élément du chromosome est la gare de départ du trajet de la douleur. Il est chargé de coder la protéine Nav1.7, qui va transmettre les sensations de la douleur au cerveau. Ce gène est un dénominateur commun de Néandertal et des humains modernes. Souvent, le gène SCN9A est accompagné de ses frères, le V991L et M932L.

Ces séquences génétiques réunies accentuent la perception de la douleur. En analysant les échantillons génétiques collectés auprès de près de 6 000 personnes résidant dans plusieurs pays d'Amérique latine, le Brésil, le Chili, la Colombie ou encore le Mexique, les chercheurs ont soutenu la thèse selon laquelle les Péruviens étaient les plus enclins à porter ces gènes. Et pour cause, il s'agit de la population étudiée avec le plus d'ascendance amérindienne. À l'inverse, les échantillons de Brésiliens, de plus faible proportion amérindienne, portent moins de gènes néandertaliens.

Plus tard, les chercheurs ont réalisé une expérience en lien avec la douleur sur près de 1600 Colombiens. Les personnes portant des variantes génétiques néandertaliennes ressentent des types de douleur différentes. Ainsi, le froid ou la chaleur ne suscite guère de réaction. En revanche, les piqûres sont bien plus douloureuses sur ces personnes. Un fait qui s'enracinerait dans les migrations ancestrales. Néandertal et Homo Sapiens se sont croisés il y a 70 000 ans, avant la disparition de la première espèce. Puis, vers – 15 000 avant le début de l'ère moderne, les humains modernes auraient migré de l'Eurasie aux Amériques. "Ils auraient dû supporter des conditions difficiles et froides. Elles auraient pu aider les humains à faire face au froid", a indiqué Pierre Faux. Mais ces personnes auraient perdu, en contrepartie, leur capacité à résister aux objets pointus.

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Nature

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  • robberclearly

    21/05/2024

    En situation de dénutrition, cette étude met l’accent sur le rôle du microbiote intestinal, notamment de la bactérie LpWJL, dans le contrôle de la croissance des juvéniles. coreball

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