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Galileo : l'Union européenne à l'assaut de la forteresse américaine dans la navigation par satellite

Le premier satellite du programme Galileo a été lancé le 28 décembre depuis la base de Baïkonour au Kazakhstan, a annoncé l'Agence Spatiake Européenne (ESA). Il s'agit de la première étape du programme européen de navigation par satellite destiné à concurrencer le système américain GPS. Ce premier satellite baptisé "Giove A" a quitté le cosmodrome de Baïkonour à bord d'une fusée russe Soyouz.

Une fois en orbite, ce satellite "démonstrateur" sera chargé de tester les horloges atomiques et les signaux de navigation. "Giove A" devra en outre assurer les fréquences de Galileo dans l'espace et permettre aux scientifiques de vérifier les effets des radiations solaires sur l'engin. Un deuxième satellite "démonstrateur" devrait être lancé au printemps. Deux autres satellites seront lancés en 2008 pour compléter la phase de test. Il faut en effet au moins quatre satellites en orbite pour garantir une position exacte à un moment précis n'importe où sur le globe.

Le système de navigation Galileo, qui se veut plus précis que le GPS, s'appuie sur une constellation de 30 satellites européens, qui devrait être opérationnelle d'ici 2010. Contrairement à son concurrent américain qui dépend fortement de l'armée américaine, Galileo est un projet strictement civil. L'ESA affirme que cela garantit le fonctionnement en tout temps, sauf en cas d'"urgence directe".

Galileo permettra à l'Europe d'acquérir son indépendance dans un domaine stratégique, le positionnement par satellites, devenu indispensable pour la gestion du trafic aérien, maritime et, de plus en plus, automobile. Les premières réflexions sur la nécessité de mettre en place une alternative au GPS américain remontent au début des années 1990. Mais il faudra attendre 2010 - un retard de deux ans sur le calendrier initial - pour voir l'entrée en service commercial de Galileo.

Le coût de la construction de Galileo a été estimé à près de 3,3 milliards d'euros. Le fonctionnement du système coûtera environ 220 millions d'euros par an, y compris le remplacement des satellites. Les applications sont prévues dans les domaines de la navigation personnelle, le transport et la logistique, la finance, et l'agriculture et la pêche.

L'Agence spatiale européenne (Esa), qui copilote la phase de lancement du projet avec l'Union européenne, avance un nombre d'utilisateurs de ce type de service dans le monde de 1,8 milliard en 2010 et de 3,6 milliards en 2020. A cette échéance, le marché mondial devrait représenter plus de 250 mds EUR. Les bénéfices attendus devraient au minimum être 4,6 fois supérieurs aux investissements consentis, ce qui fait de Galileo le projet d'infrastructure le plus rentable engagé par l'Europe, fait valoir l'Esa.

Six pays hors de l'Union Européenne, la Chine, l'Inde, Israël, le Maroc, l'Arabie saoudite et l'Ukraine, se sont joints au programme et des discussions sont en cours avec d'autres pays. Grâce à Galileo et au GPS - les deux systèmes seront compatibles - on pourra aussi retrouver un conteneur perdu, repérer une voiture volée, évaluer le temps restant avant le passage d'un bus, suivre les déplacements d'un délinquant porteur d'un bracelet électronique ou secourir un randonneur perdu.

ESA

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