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La France va tester une fusée qui imite SpaceX

On connaissait déjà les projets Callisto et Themis qui consistent à tester des prototypes de fusées réutilisables pour les besoins de l’Europe. Mais ce ne sont pas les seuls programmes qui occupent le Vieux Continent. L’un d’eux, d’ailleurs, doit justement franchir une étape importante en 2025, en menant une campagne de vols dans l’atmosphère. Et dans la mesure où c’est l’agence spatiale française (CNES — Centre national d’études spatiales) qui conduit ce chantier spécifique, le surnom choisi est bien sûr un petit clin d’œil à la France : FROG (grenouille, en anglais). Après tout, il s’agit d’une petite fusée expérimentale qui a vocation à effectuer une série de "bonds" dans les airs.

FROG a un but précis : tester des algorithmes d’atterrissage de lanceurs réutilisables. De ces tests seront tirés des enseignements qui nourriront les autres projets. Avec sa fusée Falcon 9, SpaceX est en train de refaçonner tout un plan de l’industrie spatiale avec le concept de fusée réutilisable, qui revient sur Terre après sa mission. Parmi toutes les activités d’avenir qui occupent l’Europe, FROG n’est certes pas la plus médiatique. Il faut dire que l’engin dont on parle a plutôt un profil modeste : la fusée culmine à peine à 3,60 mètres, a une masse de 100 kg au décollage (65 kg avec le réservoir vide) et son plafond de vol n’ira pas au-delà des 400 mètres.

FROG est donc un tout petit prototype, mais qui a déjà évolué. En effet, la version dont on parle aujourd’hui s’appelle FROG-H. Précédemment, il y a eu une autre fusée, FROG-T, qui s’est avérée plus petite (2,50 mètres) et plus légère (21 kg à vide). Elle a pu mener cinq vols libres en 2020, mais sans aller au-delà d’une trentaine de mètres. Le projet FROG occupe le CNES depuis quelques années déjà. Celui-ci a débuté en 2017, suivi deux ans plus tard de quelques tests de vols captifs (la fusée ne décolle pas) afin de mettre à l’essai sa motorisation. Les vols libres ont suivi en 2020, puis quatre ans plus tard, à l’été 2024, FROG-H a testé son moteur. Il reste à voler désormais.

Le projet FROG implique par ailleurs des partenaires universités (IUT de Cachan/Innovlab), industriels (Polyvionics, DroneCenter) et associatifs (Planètes Sciences). La campagne de test doit aussi être l’occasion de « servir de banc d’essais volant pour d’autres technologies, comme des mesures innovantes », signale le CNES. Selon l’agence, c’est aussi « une initiative qui tente de sortir des schémas de développement traditionnels » où des passionnés « développent et testent leurs solutions en parallèle dans une approche agile et expérimentale ». En somme, un côté startup, à la SpaceX, « pour faire émerger rapidement de nouvelles méthodes de pilotage, sans se mettre de frein technologique ».

Article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash

Numérama

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