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La France se dote d'une plate-forme d'essais pour les dispositifs exploitant l'énergie marine
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L'annonce, jeudi 25 septembre, du lancement en 2010, au large du Croisic (Loire-Atlantique), d'une plate-forme d'essais en mer destinée à tester des procédés de récupération de l'énergie houlomotrice est le signe d'un intérêt croissant des pouvoirs publics. Le projet, d'un coût estimé à 5,5 millions d'euros, sera financé par la région des Pays de la Loire, l'Etat, le Fonds européen de développement régional (Feder) et le département.
En juillet, EDF avait déjà annoncé le lancement d'un projet pilote de production d'électricité à partir de l'énergie des courants, qui prendra, à l'horizon 2011, la forme d'une "ferme" de trois à six hydroliennes (des sortes d'éoliennes sous-marines), située au large de Paimpol (Côtes-d'Armor).
Le Site d'expérimentation en mer pour la récupération de l'énergie des vagues (Sem-Rev), dont la création a été annoncée à l'Ecole centrale de Nantes, qui pilote le projet, sera le deuxième du genre au monde. Les îles Orcades, à la pointe septentrionale de l'Ecosse, accueillent depuis 2003 le seul existant à ce jour : l'European Marine Energy Center (EMEC), qui dispose de deux sites d'essais, l'un pour les courants, l'autre pour les vagues.
Le Sem-Rev sera constitué d'une plate-forme d'essais située à une quinzaine de kilomètres des côtes et reliée à celles-ci par un câble électrique sous-marin. Chercheurs et industriels pourront ainsi tester, dans des conditions réelles, leurs procédés de récupération de l'énergie houlomotrice en les "branchant" à ce câble. Une base située à terre permettra de recueillir les données et de mesurer la production d'électricité. "Ce secteur sort de l'adolescence, estime Alain Clément, directeur du laboratoire de mécanique des fluides de l'Ecole centrale de Nantes, qui travaille lui-même sur un projet baptisé Searev. Après des années de simulations sur ordinateurs puis d'essais sur des maquettes en laboratoire, nous arrivons à des prototypes grandeur nature. Mais ce sont de grosses bestioles qu'il faut tester en mer."
Ces machines doivent en effet être capables de supporter des conditions de mer extrêmes. Si les délais sont respectés, Searev devrait être le premier projet testé sur le Sem-Rev, à partir de juillet 2010. Scruté avec attention par des acteurs économiques majeurs du marché de l'énergie, notamment, en France, Areva, Total ou EDF, le secteur de l'énergie houlomotrice est encore loin de la maturité. La plupart des 46 projets de technologies visant à produire de l'électricité à partir des vagues recensés, en 2006, par l'Agence internationale de l'énergie (AIE) restent au stade expérimental.
Un seul s'approche de l'étape de la commercialisation : le système Pelamis, une structure articulée ondulant au gré des vagues, mis au point par la société écossaise Pelamis Wave Power. Repoussée régulièrement depuis deux ans, l'inauguration de la "ferme" composée de trois Pelamis située à Aguçadoura, au large du Portugal, vient d'avoir lieu.
Le doute n'est plus permis : l'énergie houlomotrice est en train de passer un cap. Au point d'intéresser Google, qui a déposé un brevet afin de pouvoir installer, un jour, sur des plates-formes flottantes, des centres informatiques qui seraient alimentés par l'énergie des vagues et refroidis grâce à l'eau de mer.
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