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La fonte des glaciers de l'Antarctique bien plus importante que prévue

L'effet du réchauffement climatique sur la fonte des glaciers de l'Antarctique serait-il plus important que ce que l'on pensait ? On savait déjà que la base de la calotte glaciaire (la glace basale) fond en arrivant sur la ligne d'échouage, le point où les glaciers, glissant du continent, rejoignent la mer et y flottent sur des dizaines de kilomètres avant de se disloquer en icebergs. Une étude publiée par "Science" démontre que le taux de fusion - ou de fonte - des plates-formes de glace en Antarctique, est beaucoup plus important que ce que l'état de la recherche ne le laissait entendre jusqu'à présent, du moins sur la ligne d'échouage. D'après les deux auteurs de l'étude, le Français Éric Rignot, chercheur du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa, et l'Américain Stanley Jacobs, du Lamont-Doherty Earth Observatory de l'Université de Columbia, chaque augmentation de température de 0,1° C de la mer peut élever le taux de fusion de la glace basale d'un mètre par an en moyenne. Soit une vitesse de fonte pouvant varier de 4 mètres par an jusqu'à 40 mètres, dans le cas du glacier de Pine Island, le plus grand de l'Antarctique Ouest. Probables conséquences du réchauffement climatique, ces phénomènes n'en apportent cependant aucunement la preuve. « Cette approche est très intéressante. C'est la première fois qu'une corrélation précise est faite entre le réchauffement et la fonte des glaces », estime Benoît Le Grésis, du Laboratoire d'étude en géophysique et océanographie spatiale (CNRS-Toulouse), qui a déjà travaillé avec Éric Rignot. Ces nouveaux résultats peuvent s'expliquer par le fait que les deux chercheurs ont mesuré le taux de fusion précisément au niveau de la ligne d'échouage, réputé comme l'endroit le moins froid des plates-formes de glace. Or les mesures antérieures n'étaient pas aussi précises, portant généralement sur l'ensemble des blocs. Ce résultat tient également à la méthode de mesure utilisée. Éric Rignot a eu recours à des images radar des satellites ERS1 et ERS2 de l'Agence spatiale européenne qui permettent de distinguer les glaces continentales et celles qui flottent sur la mer. Il a donc pu comparer la vitesse d'écoulement de la glace et son épaisseur avant et après le moment où le glacier, venant du sol, se met à flotter sur la mer.

Science du 14 juin 2002. :

http://www.sciencemag.org/cgi/content/abstract/296/5575/2020

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