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La fibre optique va bouleverser le marché de l'Internet

La fibre optique a pris du retard en France, et malgré les promesses de la télé santé par internet ou de la télé en 3D sans coupure, les ménages s'abonnent au compte-gouttes. Avec deux télévisions haute définition (HD) et trois ordinateurs à la maison, toute la famille Delépine peut "abuser" de l'internet à grande vitesse par la fibre optique, jusqu'à cent fois plus rapide qu'une connexion haut débit. "L'avantage est de pouvoir télécharger une vidéo pendant que quelqu'un d'autre regarde la télévision en HD, sans perte de qualité", explique à l'AFP André Delépine, abonné d'Orange.

Plus fin qu'un cheveu, ce fil de verre ou de plastique traversé par un signal optique à la vitesse de la lumière permet de télécharger des fichiers photos et vidéos en quelques secondes, à des débits de 50 à 100 mégabits par seconde. Il court déjà sous terre dans les égouts de Paris, et les tuyaux de génie civil d'une quarantaine d'agglomérations, irriguant au total 860.000 logements. Or moins de 10 % de ces foyers y sont abonnés selon l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) alors que les tarifs proposés sont identiques ou presque à ceux des forfaits haut débit.

"L'engouement est là, mais il n'est pas gigantesque car nous avons en France un réseau ADSL performant qui amène de 6 à 30 mégabits/seconde à la prise dans les zones très denses", analyse Eric Sèle, directeur général chez l'équipementier réseaux Ciena. "Le prix de la prise, ramené à l'abonné, coûte entre 1.500 et 3.500 euros selon les opérateurs, pour qu'au final, ils récupèrent dans le modèle actuel 30 à 40 euros sur un abonnement avec TV HD, chaînes, vidéo à la demande, téléphone illimité (...), ils ont raison d'être frileux", ajoute-t-il.

La fibre a pour l'heure une longueur d'avance sur les usages de demain : surveillance des malades par webcam, télétravail, détection de fumée déclenchant l'envoi d'un SMS.

Mais les opérateurs guettent le succès de la télévision HD en 3D, "catalyseur pour le développement du marché", prédit Jérôme Yomtov, secrétaire général de Numericable. L'opérateur revendique 259.000 clients, grâce à une technologie mixte moins coûteuse qui lui permet de connecter la fibre en réutilisant son câble installé dans les foyers.

L'absence de cadre réglementaire, défini en décembre 2009 seulement, et les querelles entre les opérateurs sur la façon de déployer la fibre, ont un temps freiné les projets. L'Arcep oblige désormais l'opérateur d'immeuble choisi par la copropriété à accueillir ses concurrents en leur permettant de mutualiser les coûts. Le consommateur conserve le libre-choix de son fournisseur, pourvu qu'il ait tiré son réseau jusqu'au pied de l'immeuble, rappelle UFC-Que choisir.

Dès lors, la compétition s'annonce acharnée entre Orange, Neuf-SFR, Free et Bouygues Telecom, qui se livrent déjà une forte concurrence sur l'ADSL. "Les opérateurs sont d'accord pour partager les coûts du câblage de l'immeuble, mais ils ne veulent pas partager les abonnements", résume Alain Moussarie, consultant à l'Union nationale des associations de représentants de copropriété.

Des opérateurs qui ont annoncé investir à coup de centaines de millions d'euros, avec la promesse de raccorder 800.000 logements supplémentaires dans les grandes villes d'ici un an. Dans les zones rurales, peu rentables pour les opérateurs, la fibre n'arrivera pas jusque là sans l'impulsion des collectivités locales et 2011 marquera le coup d'envoi d'appels à projets privé-public notamment avec l'appui du Grand Emprunt.

AFP

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