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Exposition aux radiofréquences : aucune preuve convaincante d'un effet biologique
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Le rapport rendu par l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), jeudi 15 octobre, à la veille d'une table ronde organisée dans le cadre du Grenelle des ondes, ne va pas plaire à tout le monde. 'Les données issues de la recherche expérimentale disponible n'indiquent pas d'effet à court terme ni à long terme de l'exposition aux radiofréquence', conclut ce rapport, établi par un groupe pluridisciplinaire d'experts qui a travaillé pendant plus d'un an. Les experts ont évalué la qualité méthodologique de 225 études concernant les fréquences supérieures à 400 MHz, c'est-à-dire excluant la radio et la télédiffusion. Ils sont arrivés à la conclusion qu'une très nette majorité des études mettant en évidence des effets biologiques de l'exposition aux radiofréquences présentaient des défauts méthodologiques significatifs.
Ils estiment ainsi que seulement 11 % (9 sur 82) des études menées sur l'animal ou in vitro et montrant l'existence d'un effet biologique et clinique 'ont une méthodologie rigoureuse'. A l'inverse, cette proportion atteint 69 % pour les études sur l'animal ou in vitro qui ne constatent pas d'effet biologique.
Concernant les travaux sur l'humain, seules quatre des 19 études (21 %) mettant des effets en évidence 'ont suivi des protocoles rigoureux'. 'Parmi les 24 études ne montrant pas d'effet, 17 présentent une méthodologie rigoureuse, soit 71 % des études', estime l'Afsset.
Celle-ci affirme par ailleurs que "le téléphone mobile reste très largement le principal mode d'exposition aux champs de radiofréquences, en comparaison notamment à l'exposition générée par les antennes-relais" et que les effets pathologiques retrouvés dans certaines études ne sont constatés que pour des utilisations supérieures à dix ans. L'agence recommande la poursuite des études sur les effets possibles à long terme, "notamment sur la reproduction et le développement sur plusieurs générations d'animaux".
De même, elle encourage les études épidémiologiques, notamment sur la sensibilité des personnes voisines d'antennes-relais. Elle reconnaît le phénomène d'électrohypersensibilité, sur lequel des associations ont attiré l'attention et pour lequel elle préconise "le développement et l'évaluation d'un outil de diagnostic".
Les ministres de la santé et de l'écologie avaient saisi l'Afsset, le 14 août 2007, afin qu'elle procède à une "mise à jour de l'expertise relative aux radiofréquences". Les technologies utilisant ce type d'ondes électromagnétiques - du radar à la téléphonie mobile en passant par le Wi-Fi - ont connu un engouement spectaculaire qui a fait naître des craintes et des controverses, donnant lieu notamment à des décisions de justice fondées sur le principe de précaution.
L'Afsset s'était déjà prononcée en 2003 et 2005 sur la téléphonie mobile. Pour cette nouvelle expertise, elle a élargi les compétences du groupe de travail aux sciences humaines et sociales. Autre innovation : elle a sollicité les quatre associations actives dans le domaine des champs électromagnétiques pour qu'elles désignent un représentant commun, présent comme observateur aux réunions et aux auditions. Agir pour l'environnement et Priartem ont accepté. Le Centre de recherche et d'information indépendant sur les rayonnements électromagnétiques non ionisants (Criirem) et Robin des Toits ont refusé.
S'appuyant sur les résultats disponibles concernant les niveaux d'exposition de la population "obtenus à partir des études de terrain et de la base de données de l'AFNR, le groupe de travail de l'Afsset indique qu'ils sont "tous inférieurs aux valeurs limites d'exposition réglementaires et même souvent très en dessous de ces valeurs limites". Compte tenu de l'"évolution rapide des technologies et des usages", l'Afsset estime nécessaire "une adaptation progressive des normes et des protocoles d'évaluation des niveaux d'exposition".
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- Publié dans : Médecine
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